|
 |
S'il
y eut deux espèces d'hommes ayant cohabité
sur terre, il devient dès lors très
problématique pour les ecclésiastiques
monothéistes de localiser cet Adam qui
nous aurait transmis, à nous ses descendants,
le péché originel qu'il aurait commis...
Et d'autant plus difficile de concilier sciences
et religion. Et s'il n'y eut qu'une seule espèce,
alors Néandertal et ses convives sont non
moins "embarrassants".
|
|
Deux
Espèces Humaines ?
Néandertal:
un os dans le péché originel, par Bruno Alexandre
Si l'Église situe Adam chez les Cro-magnon, la mystification
des religions judéo-chrétiennes, qui ignorent
tout de Néandertal, est confirmée. Si elle le
situe chez les Néandertal, nous sommes, en tant que
descendants de Cro-magnon, définitivement lavés
du péché originel, et la mystification des religions
est confirmée. Si Adam était l'ancêtre
de Cro-magnon et de Néandertal, ce sont l'évolution
et les thèses scientifiques qu'elle confirme, ainsi
que sa propre mystification. Et si elle nie l'existence de
Néandertal, c'est toute une humanité qu'elle
rejette, et elle confirme encore sa mystification... Voyons
maintenant où la science situe Néanderthal.
(ndlr)
Dans l'encyclique " Humani
Generis " (1950) Pie XII écrit: "Mais
quand il s'agit d'une autre vue conjecturale qu'on appelle
le polygénisme, les fils de l'Eglise ne jouissent plus
du tout de la même liberté. Les fidèles
en effet ne peuvent pas adopter une théorie dont les
tenants affirment ou bien qu'après Adam il y a eu sur
la terre de véritables hommes qui ne descendaient pas
de lui comme du premier père commun par génération
naturelle, ou bien qu'Adam désigne tout l'ensemble
des innombrables premiers pères. En effet on ne voit
absolument pas comment pareille affirmation peut s'accorder
avec ce que les sources de la vérité révélée
et les actes du magistère de l'Eglise enseignent sur
le péché originel, lequel procède d'un
péché réellement commis par une seule
personne Adam et, transmis à tous par génération,
se trouve en chacun comme sien."
La théorie de l'évolution
biologique ne confirme aujourd'hui en rien la thèse
du pape et ses derniers développements devraient être
très inquiétants pour la hiérarchie catholique
car ils pourraient saper la base même de l'édifice
dogmatique. En effet la tendance actuelle est de considérer
qu'il n'y a pas d'unité de l'espèce humaine,
mais dualité! Expliquons:
Dans le buisson de l'évolution, deux formes fossiles
sont célèbres: l'Homme de Néandertal
et l'Homme de Cro-magnon. Nous descendons de ce
dernier; quant à l'homme de Néandertal (qui
fut longtemps contemporain de l'Homme de Cro magnon) il s'est
éteint il y a 30 000 ans.. Eh bien les études
actuelles tendent à montrer qu' il faudrait distinguer
deux espèces humaines: l'espèce Néandertal
et la nôtre, alors que jusqu'à maintenant, sans
doute sous la pression parfois inconsciente de l'imprégnation
judéo-chrétienne, ( les écrits de Teilhard
de Chardin, scientifique et mystique, ont beaucoup fait pour
la représentation d'une évolution en "cône"
dont l'homme unique occupe le sommet) les systématiciens
n'ont distingué qu'une seule espèce humaine
Homo sapiens comprenant deux sous-espèces:
Homo sapiens neanderthalensis, et Homo
sapiens sapiens ( Nous, deux fois sages!
)
Développons
cette question. Quand les Cro-Magnon arrivent en Europe, les
hommes de Néandertal y sont présents depuis
bien longtemps; en effet, vers moins 100 000 ans, ils ont
déjà conquis l'Europe et l'Asie occidentale.
Si l'on ne considère que l'Europe, les deux espèces
ont cohabité plus de 10 000 ans. La teneur de cette
cohabitation fait encore problème aujourd'hui et une
explication consensuelle de l'extinction des néandertaliens
n'est pas encore donnée: épidémies, pressions
environnementales (ressources alimentaires, glaciation) ,
affrontements guerriers?
Quoi qu'il en soit de ce problème,
les éléments de la culture Neander. (moustérienne
et châtelperronienne) sont suffisamment éloquents
pour en faire des hommes à part entière, sans
compter certains caractères biologiques, comme une
cérébralisation qui n'a rien à nous envier:
1750 cm3 en moyenne contre 1700 pour l'homme actuel., et une
configuration du pharynx et du larynx comparable à
la nôtre.
 |
Néandertal:
Durant
les 60'000 ans environ où il vécut
sur un vastre territoire s'étendant de
l'Europe au Moyen-Orient, il subit d'importants
changements, notamment en ce qui concerne la forme
du crâne. Ces changements ne furent cependant
pas les mêmes selon la région géographique.
|
|
Cro-magnon:
Comme pour les néanderthaliens, les variations
intra-spécifiques (entre individus de la
même espèce) sont très grandes.
Les 2 crânes représentés ici
sont des
croquis très fidèles aux crânes
de deux individus et donc surtout
indicatifs des proportions générales
de leur souche respective. |
|
Citons
maintenant quelques points de cette culture éminemment
humaine:
Les
Néandertal "soutenaient leurs éclopés
et leurs vieillards", selon l'expression de P. Picq.
Enterrement de morts
avec sacrifices et brassées de fleurs.
Exemple d'enfants enterrés
avec un massacre de cervidés.
Mère enterrée
avec un enfant à ses pieds.
Un homme enterré
en position ftale sur un lit de fleurs et de branchages.
Taille élaborée
du silex moustérien. Nécessitant une prévisualisation.
Et techniques châtelperroniennes
impliquant l'utilisation d'ossements, pour la fabrication
de pointes de sagaies, et d'ivoire pour la confection d'ornements.
Et venons-en,
pour terminer, aux données cruciales qui justifient
la reconnaissance d'une espèce humaine différente
de la nôtre:
Croisssance du crâne
très différente de celle des Cro-Magnon. Des
chercheurs de l'université de Zürich, se fondant
sur des études comparatives au scanner de têtes
d'enfants néandertaliens et Cro-Magnon, ont conclu
à des caractéristiques de croissance très
différentes ce qui implique une génétique
différente, le développement embryonnaire étant
en effet sous contrôle génétique.
Ces différences génétiques avaient déjà
été soupçonnées par J.J. Hublin,
suite à ses études de l'oreille interne d'un
tout jeune enfant néandertalien.
Arcades sourcilières
très marquées.
Front et menton fuyants.
Face allongée
(prognathe).
Ce sont les études
récentes (1997) de génétique moléculaire
qui ont conforté l'hypothèse d'une deuxième
espèce humaine. Des biologistes allemands ont pu extraire
d'un fossile néandertalien, âgé de 50
000 ans, un fragment d'ADN étonnamment conservé,
formé d'une séquence de plus de 300 nucléotides.
La comparaison avec l'homme actuel, compte tenu des vitesses
moyennes de mutations qui transforment naturellement l'ADN,
a fait conclure le paléogénéticien S.
Paäbo à l'impossibilité pour l'homme contemporain
de descendre de Neandertal, la distance génétique
est en effet trop grande pour cela, d'où la légitimité
de considérer les Neandertal comme faisant partie d'une
espèce d'homme originale (Homo neandertalensis)
différente de la nôtre (Homo sapiens).
Cette première étude a été confirmée
par une autre, faite sur un autre fossile.
Cela
dit, ces recherches de génétique moléculaire
n'en sont qu'à leur début et l'objectivité
scientifique invite à dire que les avis des paléoanthropologues
ne sont pas unanimes.
Certains, minoritaires, comme le portugais J. Zilhao en restent
à la conception traditionnelle, faisant valoir un certain
nombre d'arguments comme par exemple celui de la nécessité
de comparer l'ADN de Neanderthal à l'ADN d'individus
Cro-Magnon. D'autre part un enfant, vieux de 25000 ans, a
été découvert au Portugal et il montrerait
des signes d'hybridation avec un Neanderthal.
On
le voit la question reste tout de même ouverte et il
faut attendre de nouvelles données qui ne sauraient
sans doute pas tarder. Par exemple, des études sont
en cours sur le séquençage d'ADN de Cro-Magnon.
Bruno
ALEXANDRE
Contacter
l'auteur:
Alexandre.bruno@wanadoo.fr
GENÈSE
EN MISSIONNAIRE
Quand
les sciences infirment tous les scénarios des livres
sacrés et démontrent que toutes les explications
bibliques, coraniques, etc. ne sont qu'un tissu d'erreurs
et d'ignorance, l'opposition entre sciences et religion n'est
plus un euphémisme mais une évidence. Et l'on
est en droit de se poser des questions sur l'honnêteté
et la compétence intellectuelles de ces théoriciens
modernes qui cherchent désespérément
à réunifier sciences et religions.
Dorénavant,
nous pouvons facilement, grâce à diverses disciplines
scientifiques, et sans aucune explication religieuse fumeuse,
élaborer un scénario plus vrai que nature de
la genèse de l'humanité. Nous vous le proposons
avec l'exemple d'un individu mâle que nous appellerons
Adam. Nous aurions tout aussi bien pu prendre une certaine
Eve ou Lucy et élaborer un scénario similaire
avec une fille...
Petite
introduction préalable
Les caractères anatomiques
humains du crâne comme du reste du corps (ou squelette
post-crânien), se mettent en place au cours de lontogenèse
selon une séquence bien précise. Dès
lors, des mutations génétiques touchant soit
lordre dacquisition de ces caractères anatomiques
au cours de lontogenèse, soit la durée
et le rythme de la croissance embryonnaire et postnatale,
soit encore lintroduction de caractères nouveaux
dans lontogenèse, peuvent avoir des conséquences
importantes sur la morphologie finale de ladulte. De
tels processus, dits « hétérochroniques
», se sont produits au cours de lévolution
de l'homme (phylogenèse)
et expliquent aisément les changements anatomiques
entre lancêtre et le descendant de la lignée
humaine.
La
notion d « hétérochronie »
appliquée à lévolution humaine
a ses racines dans la théorie de la « ftalisation
» de Bolk (1926), basée sur la ressemblance entre
le crâne dun très jeune chimpanzé
et le crâne dun homme adulte : ils ont tous deux
un crâne globuleux et une face très peu saillante.
Mais tandis que le crâne du singe va changer de forme
en grandissant (la face devient de plus en plus saillante
« en museau » et le crâne proportionnellement
de moins en moins globuleux), lHomme conserve sa forme
juvénile au stade adulte : front bombé, arrière
du crâne très rond, face petite et placée
sous le crâne... On suppose que la croissance humaine
sest « ralentie » par rapport au modèle
ancestral ressemblant au chimpanzé, le ralentissement
saccompagnant dun allongement des différentes
phases de la croissance. Ainsi, le chimpanzé devient
sexuellement mature plus tôt que lHomme (8-10
ans). Cette théorie est actuellement remise à
lordre du jour aux États-Unis et en France sous
le nom de « néoténie
».
 |
|
 |
Jeune
Chimpanzé : L'articulation
crânio-vertébrale est située
très en dessous du crâne dans l'axe
d'une colonne vertébrale verticale et celle-ci
maintien ainsi la tête sans efforts musculaires.
Le jeune chimpanzé se maintient et se déplace
en position érigée durant les premiers
mois de sa vie.
|
|
Chimpanzé
adulte :
L'articulation va ensuite "migrer" vers
l'arrière de sorte que le poids de la tête,
qui ne sera plus soutenu par la colonne vertébrale,
devra l'être par de forts muscles rattachés
en partie aux crêtes crâniennes. Le
chimpanzé adoptera de plus en plus fréquemment
une position voûtée.. |
|
Voici
donc que l'homme est remis à sa vraie place, celle
d'un adulte immature, que la "conservation de caractères
juvéniles" à l'état adulte (la néoténie)
a favorisé pour acquérir un plus grand développement
du cerveau dans un crâne sans crêtes ni limitation
de poids, une position érigée et une pilosité
plus réduite. Voir le chapitre Un
Primate parmi les autres pour d'autres détails
systématiques et morphologiques de l'homme.
_________
La genèse éruptive du premier humain _________
1
¬ Apparition de caractères issus d'un
processus néoténique chez un individu
de la lignée des "singes anthropoïdes"
ancêtre commun au groupe Pan, Australopithecus
et Homo. Il est utile de rappeler qu'à
l'époque dont on parle n'existait aucun des primates
que nous connaissons aujourd'hui, seuls leurs ancêtres
étaient en vie...
Ces caractères, nouveaux chez l'adulte, sont
principalement la conservation d'une stature érigée,
une pilosité corporelle d'enfant, un plus long
stade infantile...
2
¬ Ce proto-humain (Adam) est un individu "néotène"
isolé au sein d'une tribu de primates (appelons-les
les poilus pour simplifier) hautement hiérarchisée
comme la plupart des primates actuels et dont le mâle
dominant monopolise toute l'activité sexuelle
de son harem de femelles, qu'il défend farouchement
contre les assauts sexuels des autres mâles du
clan.
3
¬ Comme pour tout primate qui se respecte, des
organes génitaux saillants, nus, colorés
et bien en évidence sur un corps au pelage uniforme
sont un stimulus sexuel visuel particulièrement
attractif.
4
¬ On peut maintenant aisément imaginer
l'impact visuel et le sex appeal que devait avoir notre
héros, proto-humain néotène de
grande stature, au corps quasiment sans fourrure, un
peu comme un appel au sexe sur tout son corps. Les femelles
de son fan club ne savent plus comment se donner à
cette bombe sexuelle, ce nouveau mâle dominant
à la libido d'adolescent attardé qu'il
restera à jamais. Ces femelles éprouvent
une attraction sans limites vers ce visage d'enfant
chez un adulte bien portant. Et elles donneront une
prolifique descendance, néotène et glabre,
garantie dès la deuxième génération.
5
¬ Les "poilus" resteront, ou retourneront
en forêt, et donneront plus tard naissance aux
bonobos et autres chimpanzés, tandis que la tribu
de notre proto-humain se différenciera et marquera
ses distances géographiques et biologiques en
se dirigeant vers les plaines où il y a plus
d'espace pour forniquer à l'aise...
|
Rafael
Terrón

Définitions
Néoténie
: temporaire ou permanente, cest laptitude
que possède un organisme à conserver une structure
larvaire ou immature, ou à conserver un élément,
un aspect, qui soit jeune. Cela signifie étymologiquement
: maintien de la jeunesse.
[ retour ]
Ontogenèse
: développement de l'individu, depuis la
fécondation jusqu'à l'état adulte. D'une
certaine manière, approximative, l'ontogenèse
récapitule la phylogenèse.
[ retour ]
Phylogenèse
: développement progressif d'une lignée
animale ou végétale au cours de son évolution.
[ retour ]

Association
FABULA
- free of copyrights -
Veuillez simplement citer la source de ces documents si
vous les utilisez
Merci !!
 |
 |
Scène
néanderthal |
Crâne
néanderthal |
|