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Il y a seulement 2 mois, qui s'en souvient encore ?

Condamnée à la pendaison, Atefeh Rajabi, 16 ans,
s'est défendue seule à son procès en fustigeant le régime.

Le 15 août dernier, une jeune femme de 16 ans a été pendue en haut d'une grue dans une rue de la province de Mazandaran, au nord de l'Iran.

Son crime : "Actes incompatibles avec la chasteté". Amnesty International USA, qui rapporte son cas, ne précise pas les conditions de son arrestation.
Flagrant délit de prostitution ou acte d'amour avec son petit ami ? Finalement, cela importe peu.
En revanche, il importe de savoir les conditions de son procès et de son exécution.

Trop pauvre pour être assistée d'un avocat, Atefeh Rajabi tel est son nom s'est défendue seule (en dépit de la loi iranienne qui exige la présence d'un avocat) et avec une audace inouïe qui allait la mener encore plus vite au pied de la grue.

Non seulement elle a insulté son juge, le mollah Haji Reza, mais elle a mis en accusation le régime des corrompus et, pour finir, elle a ôté certains de ses vêtements (on ne dit pas lesquels) en pleine cour.

Ivre de rage, son juge l'a décrétée folle et, par voie de conséquence, l'a condamnée à la pendaison dans les plus brefs délais. En moins de trois mois, l'affaire fut réglée. Il obtint le double feu vert de la Cour suprême de la République islamique et du ministre de la Justice. Mais sa colère n'était pas encore retombée. Il fallut au juge mettre lui-même la corde autour du cou de Atefeh Rajabi et donner l'ordre de mort.

Enterrée le jour même de son exécution, son corps a été déterré par des inconnus et a disparu. Il ne reste donc rien de cette adolescente suppliciée par des barbares au nom de la charia.

Rien, sinon son nom qu'il faut ajouter à la longue liste des martyrs des religions totalitaires. C'est peu de chose, je le concède, mais c'est la moindre des choses.

Une dernière précision : son compagnon, arrêté en même temps qu'elle, a été condamné à cent coups de fouet. La punition exécutée, il a été relâché. C'est aujourd'hui un homme libre.

par Elisabeth Badinter, philosophe
(source : Sapho L'Dire)

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Iran: Keeping up "public morality"
The short life and cruel death of Atefeh Rajabi

When she was executed on 15 August 2004, Atefeh Rajabi was only 16 years old. She was hanged from a crane in the main square of the small town Neka in Mazandaran province and kept dangling high above the shocked and weeping crowd for 45 minutes. Her crime was "an act incompatible with chastity", says the judgement of the local court which had been confirmed by the Supreme Court. It is claimed that she had sexual contact with an elder man. Most likely she was raped, but the court was not interested in these details. Atefeh, who had no access to a lawyer, tried to defend herself, but that made things worse for her. She "undressed in court" (removed her headscarf) and she had a "sharp tongue", said the judge, one Haji Razaie, and sentenced her to death. He got so agitated that he put personally the noose around the young girl's neck. When the case went to the Supreme Court, he traveled to Tehran to convince the SC judges to uphold his decision, it is heard. They did so. Iran's judiciary is ruled by Islamic fundamentalists. After Atefeh's execution, judge Haji Razaie received a letter of congratulation for his "firm approach" from the governor of Mazandaran.

An unnamed Iranian journalist of Iran Focus talked to some of Atefeh's class mates, friends, relatives and neighbors to shed light on the gruesome fate of the young girl. They described Atefeh as intelligent, lively, but rebellious. She lived in extreme poverty. Her father, an unemployed drug addict, vanished before she was born. Her mother died when she was a very small child and left her an orphan in the care of her old grandparents, who were already in their seventies at that time. She became a victim of violence and exploitation by relatives and by local officials. At least one of her relatives used to rape her, but she did not dare to accuse him, as she knew that nobody would support her. When she was 16, she had already been five times convicted for immoral behavior. Every time she got 100 lashes and was taken to prison for some days, where she was abused by the Islamic moral police. She was terrified about those prison days. Behshahr prison in Neka is the hell, she told a close friend.

Child execution in Iran has been branded by Amnesty International and other human rights organizations since years. Under this pressure, the old parliament tabled a bill in 2003 to raise the minimum age for execution to 18 years. But the bill was rejected by the all-powerful Guardian Council. According to Amnesty International, there are 10 documented cases of child execution since 1990. In 2004, the case of Atefeh Rajabi is already the third known case (among 108 known executions in total). These numbers may be only the tip of the iceberg.

The fundamentalist clerics in Iran's judiciary are not the only ones sentencing minors to death. So does, for example, the judiciary of the USA.

(source: Rationalist International Bulletin # 131.)

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Un expert légal : Atefeh Rajabi avait 16 ans lors de son exécution
17.09.2004

Iran Focus : 17 sept - L’avocat représentant la famille d’Atefeh Rajabi, la jeune fille de 16 ans qui a été pendue le mois dernier (15 août) dans la ville de Neka, dans le nord de l’Iran, a déposé plainte. M. Chadi Sadr qui a été engagé pour prouver l’innocence d’Atefeh, a déclaré qu’après avoir examiné son dossier, il est convaincu qu’elle avait bien 16 ans lors de son exécution. Les autorités judiciaires ont admis qu’Atefeh avait été exécutée, mais disent qu’elle avait 22 ans pour justifier sa pendaison.

De nombreux observateurs notent que cette tactique était uniquement destinée à détourner l’attention du fait que son délit n’était pas passible de la peine de mort. Iran Focus avait cité Hadji Reza’i, le juge religieux de cette affaire, disant qu’il avait pendu Atefeh pour son « insolence ».

M. Sadr a déclaré : « Sous la loi islamique de l’Iran, les filles de plus de 9 ans sont passibles de châtiment pour un délit de chasteté et il semblerait que l’exécution d’une jeune fille de 16 ans soit considérée comme un châtiment convenable. »

Selon des informations judiciaires, Atefeh avait déjà été condamnée cinq fois pour avoir eu des relations avec des hommes mariés. A chaque fois elle avait été emprisonnée et avait reçu cent coups de fouet. Sous la loi iranienne, les relations sexuelles avec un homme marié sont sévèrement punies.

Le régime iranien exécute systématiquement des mineurs. Un garçon afghan, Feiz Mohammad, âgé de 16 ans, a été condamné à mort en Iran le mois dernier. Des peines capitales ont également été prononcées contre trois autres garçons répondant aux nom de Ali M., Morteza F. et Milad B. qui sont actuellement détenus dans un Centre de réforme et de rééducation (prison pour enfants). Ils avaient moins de dix-huit ans au moment des faits, et ils seront exécutés dès qu’ils auront atteint 18 ans.

(source: Iran Focus )

 

 

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