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Le texte intégral sur l'homosexualité et les vocations ]
Instruction
sur les critères de discernement vocationnel au sujet des personnes présentant
des tendances homosexuells en vue de l'admission au séminaire et aux ordres
sacrés (Rome, 2005) INTRODUCTION
Dans la continuité de l'enseignement du Concile Vatican II et, en
particulier, du décret Optatam totius sur la formation sacerdotale, la
Congrégation pour l'Éducation Catholique a publié divers
documents afin de promouvoir une formation adéquate et intégrale
des futurs prêtres, en donnant des orientations et des normes précises
sur ses différents aspects. Pendant ce temps, le Synode des Évêques
de 1990 a aussi réfléchi sur la formation des prêtres dans
les circonstances actuelles, avec l'intention de mieux faire appliquer la doctrine
conciliaire sur ce sujet et de la rendre plus explicite et plus pertinente dans
le monde contemporain. A la suite de ce Synode, Jean-Paul II avait publié
l'Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis. À la lumière
de ce riche enseignement, la présente Instruction n'entend pas aborder
toutes les questions d'ordre affectif ou sexuel qui exigent un discernement attentif
durant toute la période de formation. Elle donne des normes sur une question
particulière, rendue plus urgente par la situation actuelle, celle de l'admission
ou non au Séminaire et aux Ordres sacrés des candidats qui présentent
des tendances homosexuelles profondément enracinées. 1.
Maturité affective et paternité spirituelle Selon la constante
Tradition de l'Église, seul un homme baptisé reçoit validement
l'Ordination sacrée. Par le sacrement de l'Ordre, l'Esprit Saint configure
le candidat à Jésus Christ, à un titre nouveau et spécifique:
en effet, le prêtre représente sacramentellement le Christ, Tête,
Pasteur et Epoux de l'Église. En raison de cette configuration au Christ,
toute la vie du ministre sacré doit être animée par le don
de toute sa personne à l'Église et par une authentique charité
pastorale. En conséquence, le candidat au ministère ordonné
doit atteindre la maturité affective. Une telle maturité le rendra
capable d'avoir des relations justes avec les hommes et avec les femmes, en développant
en lui un véritable sens de la paternité spirituelle vis-à-vis
de la communauté ecclésiale qui lui sera confiée. 2.
L'homosexualité et le ministère ordonné Depuis le
Concile Vatican II jusqu'à ce jour, divers documents du Magistère
- et particulièrement le Catéchisme de l'Église Catholique
- ont confirmé l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité.
Le Catéchisme distingue entre les actes homosexuels et les tendances homosexuelles.
Au sujet des actes, il enseigne qu'ils sont présentés dans la Sainte
Écriture comme des péchés graves. La Tradition les a constamment
considérés comme intrinsèquement immoraux et contraires à
la loi naturelle. En conséquence, ils ne peuvent être approuvés
en aucun cas. En ce qui concerne les tendances homosexuelles profondément
enracinées, que présentent un certain nombre d'hommes et de femmes,
elles aussi sont objectivement désordonnées et, souvent, elles constituent
aussi une épreuve pour ces personnes. Celles-ci doivent être accueillies
avec respect et délicatesse; on évitera à leur égard
toute marque de discrimination injuste. Elles sont appelées à réaliser
la volonté de Dieu dans leur vie et à unir au sacrifice de la croix
du Seigneur les difficultés qu'elles peuvent rencontrer. Dans la lumière
de cet enseignement, ce Dicastère, en accord avec la Congrégation
pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements estime nécessaire d'affirmer
clairement que l'Église, tout en respectant profondément les personnes
concernées, ne peut pas admettre au Séminaire et aux Ordres sacrés
ceux qui pratiquent l'homosexualité, présentent des tendances homosexuelles
profondément enracinées ou soutiennent ce qu'on appelle la culture
gay. Ces personnes se trouvent en effet dans une situation qui fait gravement
obstacle à une juste relation avec des hommes et des femmes. De plus, il
ne faut pas oublier les conséquences négatives qui peuvent découler
de l'Ordination de personnes présentant des tendances homosexuelles profondément
enracinées. Par contre, au cas où il s'agirait de tendances
homosexuelles qui seraient seulement l'expression d'un problème transitoire,
comme, par exemple, celui d'une adolescence pas encore achevée, elles doivent
de toute façon être clairement dépassées au moins trois
ans avant l'Ordination diaconale. 3.
Le discernement de l'idonéité des candidats par l'Église
Deux aspects sont indissociables dans toute vocation sacerdotale: le don
gratuit de Dieu et la liberté responsable de l'homme. La vocation est un
don de la grâce divine, reçu par l'intermédiaire de l'Église,
dans l'Église et pour le service de l'Église. En répondant
à l'appel de Dieu, l'homme s'offre librement à Lui dans l'amour."
Le seul désir de devenir prêtre n'est pas suffisant et il n'existe
pas de droit à recevoir l'Ordination sacrée. Il appartient à
l'Église - dans sa responsabilité de définir les nécessaires
conditions requises pour la réception des Sacrements institués par
le Christ - de discerner l'idonéité de celui qui désire entrer
au Séminaire, de l'accompagner durant les années de la formation
et de l'appeler aux Ordres sacrés, si l'on juge qu'il possède les
qualités requises. La formation du futur prêtre doit articuler,
en une complémentarité essentielle, les quatre dimensions de la
formation: humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale. Dans ce contexte,
il faut noter l'importance particulière de la formation humaine, fondement
nécessaire de toute la formation. Pour admettre un candidat à l'Ordination
diaconale, l'Église doit vérifier, entre autres, qu'il a atteint
la maturité affective du candidat au sacerdoce." L'appel aux Ordres
est de la responsabilité personnelle de l'Évêque ou du Supérieur
Majeur. En tenant compte de l'avis de ceux à qui ils ont confié
la responsabilité de la formation, l'Évêque ou le Supérieur
Majeur, avant d'admettre à l'Ordination le candidat, doivent parvenir à
un jugement moralement certain sur ses qualités. Dans le cas d'un doute
sérieux sur ce point, ils ne doivent pas l'admettre à l'Ordination.
Le discernement de la vocation et de la maturité du candidat est aussi
un grave devoir du recteur et des autres formateurs du Séminaire. Avant
chaque Ordination, le recteur doit exprimer son jugement sur les qualités
du candidat requises par l'Église. Dans le discernement de l'idonéité
à l'Ordination, un rôle important est dévolu au directeur
spirituel. Tout en étant tenu au secret, il représente l'Église
au for interne. Lors des entretiens avec le candidat, le directeur spirituel doit
notamment rappeler les exigences de l'Église en ce qui concerne la chasteté
sacerdotale et la maturité affective spécifique du prêtre,
et aussi l'aider à discerner s'il a les qualités nécessaires.
Il a l'obligation d'évaluer toutes les qualités de la personnalité
et de s'assurer que le candidat ne présente pas de troubles sexuels incompatibles
avec le sacerdoce. Si un candidat pratique l'homosexualité ou présente
des tendances homosexuelles profondément enracinées, son directeur
spirituel, comme d'ailleurs son confesseur, ont le devoir de le dissuader, en
conscience, d'avancer vers l'Ordination. Il reste entendu que c'est le candidat
lui-même qui est le premier responsable de sa propre formation." Il
doit se soumettre avec confiance au discernement de l'Église, de l'Évêque
qui appelle aux Ordres, du recteur du Séminaire, du directeur spirituel
et des autres éducateurs du Séminaire auxquels l'Évêque
ou le Supérieur Majeur ont confié la mission de former les futurs
prêtres. Il serait gravement malhonnête qu'un candidat cache son homosexualité
pour accéder, malgré tout, à l'Ordination. Un comportement
à ce point inauthentique ne correspond pas à l'esprit de vérité,
de loyauté et de disponibilité qui doit caractériser la personnalité
de celui qui estime être appelé à servir le Christ et son
Église dans le ministère sacerdotal. CONCLUSION
Cette Congrégation confirme la nécessité pour les Évêques,
les Supérieurs Majeurs et tous les responsables concernés de se
livrer à un discernement attentif de l'idonéité des candidats
aux Ordres sacrés, et cela depuis l'admission au Séminaire jusqu'à
l'Ordination. Ce discernement doit être accompli à la lumière
d'une conception du sacerdoce ministériel en conformité avec l'enseignement
de l'Église. Les Évêques, les Conférences Épiscopales
et les Supérieurs Majeurs veilleront à ce que les normes de cette
Instruction soient fidèlement observées pour le bien des candidats
eux-mêmes et pour assurer toujours à lÉglise des prêtres
idoines, vrais pasteurs selon le Coeur du Christ. Rome,
le 4 novembre 2005, en la mémoire de S. Charles Borromée, Patron
des Séminaires. ZENON Card. GROCHOLEWSKI Le
souverain pontife Benoît XVI a approuvé la présente Instruction
le 31 août 2005 et en a ordonné la publication. L'article est paru
dans le site officiel du Vatican - envoyé à la rédaction
par "Dauphin" Pour
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