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Le mariage précoce, et plus particulièrement celui des filles, doit cesser, estime le Fonds des Nation unies pour l'enfance et la jeunesse (Unicef) dans un rapport intitulé « Mariage précoce : conjointe enfant ». Le rapport explique pourquoi la pratique des mariages précoces se poursuit et comment elle est sans doute en augmentation parmi les populations extrêmement pauvres du globe. L'Unicef dénonce les effets dévastateurs de tels mariages qui s'appuient encore sur de vieilles traditions. Dans tous les cas, ces pratiques sont autant de violations d'une série de textes, de déclarations et de conventions des Nations unies protégeant les droits de l'homme et, plus particulièrement, les droits reconnus la Convention des droits de l'enfant. De tels mariages, note l'étude, ont de "profonds effets sur le plan physique, intellectuel, psychologique et émotionnel, et mettent fin aux possibilités d'éducation et de croissance individuelle". |
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Mariage Précoce de l'Enfant doit cesser ! ... Dans certains pays, la moitié des filles est déjà mariée à l'âge de 18 ans et "des millions d'enfants et de jeunes gens, de filles en particulier, subissent des retombées négatives" de tels mariages. "Contraindre les enfants, en particulier les filles, à se marier en bas âge peut être dommageable physiquement et sur le plan émotionnel", dit Carol Bellamy, directrice exécutive de l'Unicef. "Cette pratique viole les droits à la liberté personnelle et à la croissance. Jusqu'à présent, il n'y a jamais eu d'effort fait afin d'étudier le mariage d'enfants comme représentant en soi une violation des droits humains eux-mêmes". En analysant le mariage d'enfants comme une violation de leurs droits fondamentaux, l'Unicef cherche à créer une situation propice au changement. "Il s'agit là, ajoute Carol Bellamy, d'une autre étape d'un mouvement croissant, qui cherche à briser le silence désespéré de millions d'enfants, en particulier des filles, qui ont été abandonnées à un sort marqué souvent par la misère et la souffrance".
Les mariages d'enfants : la pauvreté en est la cause principale Coutume très répandue, le mariage précoce menace les droits des filles et des garçons. Le rapport analyse les raisons de ces mariages précoces dont le facteur principal reste la pauvreté, la protection des fillettes de tout harcèlement sexuel, mais aussi leurs conséquences comme la marginalisation sociale et/ou le semi-esclavage, sexuel ou non, des jeunes filles. Il étudie les implications nombreuses du mariage d'enfants, de la limitation de leur liberté personnelle, à l'impact sur la santé et l'éducation. Pour les garçons comme pour les filles, un mariage précoce a de profondes conséquences physiques, intellectuelles, psychologiques et émotives; il coupe à la racine les occasions offertes par l'étude et les chances de croissance personnelle. En outre, chez les filles, le mariage précoce est "presque toujours synonyme de grossesse - qui est la cause des hauts taux de mortalité maternelle - et d'accouchement prématurés ainsi que d'une existence d'asservissement domestique et sexuel sur laquelle elles n'ont nul pouvoir". Les adolescentes sont également plus sujettes que les femmes d'âge mur aux maladies transmises sexuellement, le HIV/SIDA inclus. Le préjugé ayant cours dans plusieurs pays selon lequel le fait de coucher avec une jeune fille vierge guérit du HIV/SIDA, fait augmenter dangereusement cette situation de vulnérabilité. La pauvreté est l'un des principales assises du mariage d'enfants. Au Bangladesh, des parents confrontés à la pauvreté se laissent convaincre de se séparer de leurs filles par des promesses de mariages, ou encore de faux mariages, qui servent en fait à attirer les filles pour les contraindre à se prostituer à l'étranger. Des informations en provenance d'Iraq indiquent que le phénomène du mariage précoce y est en augmentation, croissance qui est en proportion directe avec celle de la pauvreté.
L'abus est chose commune dans les mariages d'enfants Des données venant d'Egypte indiquent que 29 pour cent des épouses adolescentes ont été battues par leurs maris (ou mari et autres) et, de ces adolescentes, 41 pour cent avaient été battues durant la grossesse. Une étude en Jordanie publiée en 2000 montre que 26 pour cent des cas rapportés de violence domestique sont commis contre des épouses de moins de 18 ans. La violence domestique fait en sorte que, poussées par le désespoir, quelques filles optent pour la fugue. "Celles qui le font, confie le rapport, et celles qui choisissent leur conjoint malgré l'avis contraire des parents, peuvent être punies voire même tuées par leurs familles. Ces filles encourent le risque d'être "tuées par honneur", comme on le voit au Bangladesh, en Egypte, en Jordanie, au Liban, au Pakistan, en Turquie et ailleurs".
Prévenir le mariage d'enfants par l'éducation Afin de prévenir le mariage d'enfants, un large éventail d'organisations et d'individus, allant des chefs de communauté aux organismes internationaux, ont décidé d'agir. Un premier pas est d'informer les parents et les jeunes parents des conséquences négatives d'un mariage précoce afin qu'ils puissent le prévenir. L'éducation est la clé de ce processus. Convaincre les parents de garder leur fille à l'école est un élément essentiel du développement complet des filles - et du report du mariage. Le Sri Lanka et l'Etat indien du Kerala en sont des exemples éloquents. Chez ces deux pays, l'âge du premier mariage est élevé. Les deux ont également accordé la priorité à l'éducation des filles. Le rapport souligne que "la façon dont les hommes et les femmes perçoivent leurs rôles et leur capacité a changé et a conduit à un soutient plus grand des droits des femmes, en regard à celui que l'on constate dans plusieurs autres pays de (l'Asie du Sud)". Pour les filles qui sont déjà mariées, des services doivent être développés afin de les conseiller sur les questions importantes, qui vont de l'abus à la reproduction. Des filles âgées de 15 à 19 ans donnent naissance à 15 millions de nouveau-nés par an. Plusieurs d'entre elles accouchent sans avoir eu recours à une clinique prénatale ou recevoir l'aide d'une sage-femme professionnelle, ce qui peut avoir de lourdes conséquences sur la santé de la mère et de l'enfant.
L'action de l'Unicef L'action de l'Unicef pour combattre le problème du mariage précoce s'inscrit dans une approche plus large contre la discrimination des sexes, laquelle sape les droits des femmes et de l'enfant. Le Programme global d'éducation des filles de l'Unicef oeuvre dans plus de 60 pays afin d'assurer que les filles aient un accès égal à l'éducation, ce qui représente la clé du report du mariage et du développement général des filles. En plus d'aider les campagnes de promotion et de communication dans différents pays, l'Unicef a aussi soutenu le développement de deux projets qui eurent du succès dans des régions où le taux de mariage des enfants est élevé : en Asie du Sud et en Afrique Subsaharienne. En Asie du Sud, le projet Meena, ainsi nommé d'après l'héroïne d'un ensemble multimédia, sert de catalyseur pour discuter de la discrimination des sexes dans l'enfance. Les questions abordent la préférence pour le fils, le traitement injuste des filles dans la famille, leur accès plus difficile aux services de santé et d'éducation, de même que les pratiques traditionnelles dommageables telles que la dot, le harcèlement sexuel et le mariage précoce. Se fondant sur le succès de Meena, le Projet de communication adolescente Sara fut développé dans 10 pays d'Afrique de l'est et de l'ouest. L'importance de demeurer à l'école est l'un des principaux messages de cette série radiophonique. Parmi les autres questions abordées, on compte le HIV/SIDA, les charges de travail domestique, les mutilations sexuelles féminines et le mariage précoce. Sources
de cette page UNICEF Mariage précoce: conjointe enfant est publié par le Centre de Recherche Innocenti de l'Unicef, Florence, Italie. Il peut être consulté sur le site web du Centre à l'adresse :
www.rationalisme.org
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