Je t'aime de moins en moins. J'aime pas l'ignorance décomplexée ni l'argument par insinuation, par simple compostage du nom d'un gars du XIXe s.
Jean Foutre Premier a écrit:
Tu connais un gars qui s’appelait, Magnus Hirschfeld ? Je pense que oui mais dans le doute je préfère te demander. Archie lui doit le connaître, avec ses XY et XX toujours au bout des doigts, souvent coulant d'un kleenex, il a "contesté" (c'est son droit pas de souci) ma proposition de continuum sexuel qui est un peu en ligne avec les propositions de MH, en se basant uniquement sur l'aspect génétique de la, comment dire euh, chose (angle mort recherché 30 d'expériences).
Tu parles si je connais.
Magnus Hirschfeld fut un des théoriciens du "3me sexe", théorie BIOLOGISANTE (c'est du
biologisme, pas de la Biologie) qu'il avait reprise d'un prédécesseur. Il l'avait reprise pour une très bonne cause : pour décriminaliser l'homosexualité, qui était vue à son époque comme un mauvais choix, comme une déviance, comme un perversion. En proposant que les orientations sexuelles sont innées, il plaidait ainsi leur non criminalisation,
"puisque ce ne serait pas leur faute, qu'ils seraient nés ainsi".
De nos jours, on ne plaide plus de cette manière, on réfléchit autrement: même si ce n'est pas inné, c'est un DROIT. Et même si c'était inné, c'est un DROIT entre adultes consentants.
L'innéisme de l'orientation sexuelle fut repris par les nazis théoriciens de la pureté des races qui, en éliminant les homos, pensaient
logiquement (selon eux) extirper leur "race aryenne" de ces
déviances.
Je te félicite donc pour ta double réitération - via citation du nom d'un médecin - de l'innéisme de l'homosexualité, et pour le rappel que ce fut récupéré par des génocidaires.
Pour le reste, je rappelle simplement 2 ou 3 choses que tu peines à saisir.
1. Non seulement Magnus Hirschfeld n'avait pas remis en question le sexe biologique, mais il ébauchait déjà l'idée de genre (et orientations sexuelles) dissociées du sexe biologique, qu'il qualifiait "stades sexuels intermédiaires", en référence aux orientations et dysphories de genre, identifications diverses qu'il observait.
<< Il avance l'idée de stades « intermédiaires sexuels » (en allemand, sexuelle Zwischenstufen) : une échelle allant, indépendamment du sexe biologique, de la masculinité à la féminité. L'homosexualité, considérée comme innée et comme une question, alors, d'ordre médical, ne pouvait être pénalement répréhensible >>. 2. Il n'a pas pu remettre en cause le sexe biologique puisqu'il ne pouvait rien théoriser de sérieux biologiquement parlant, ni sur le sexe biologique (ni sur les orientations sexuelles y associées) en milieu fin du XIXe s : c'est seulement en
1900 qu'on redécouvre les lois de l'hérédité mendélienne, seulement en
1905 qu'est découverte
la détermination sexuelle chromosomique, seulement en
1910 est découvert le positionnement (locus) des gènes sur des chromosomes spécifiques.
2. Magnus Hirschfeld associait sexe biologique à genre et orientation sexuelles, tu le fais aussi en le citant.
Alors que de nos jours, ils sont dissociés. La dissociation est le cheval de bataille non seulement des antisexistes et féministes, du mouvement LGTBQ contre les stéréotypes de genre, et aussi la matière première des études de genre. Alors que la biologisation du genre (comme celle des ethnies) et des stéréotypes genrés, est la marotte des masculinistes et sexistes, des racistes respectivement.
3. De plus, le 3me sexe de Magnus Hirschfeld ne distinguait pas clairement A. "genre (identification genrée)" de B. "orientation sexuelle" ni de C. "masculinité/féminité" (le C n'a aucun sens objectivable de nos jours). Il remarquait "des esprits féminins dans un corps d'homme" et l'inverse (qu'on appelle dysphories de genre de nos jours) et des femmes soldats aux qualités considérées très masculines, etc. Et avait donc théorisé une idée
déterministe assez déconnante de nos jours mais cohérente pour lui, que puisque pour lui le sexe détermine masculinité ~ féminité et orientations, vu que ces dernières sont dans un spectre de variables - il a donc théorisé un 3me sexe incluant tous ces intermédiaires. Mais son 3me sexe est une notion ambigüe pouvant inclure autant genres, qu'orientations, que psychologies plutôt féminines, etc. Ce flou artistique déterministe, compréhensible à son époque, théorisé pour une bonne cause (la dépénalisation des orientations sexuelles... ) c'est impardonnable au XXIe s.
Impardonnable, au XXIs, si on se prétend antisexiste, d'invoquer un
innéisme du genre, associé au sexe biologique.
Impardonnable, et je ne te pardonne pas, de confondre GENRE (auto-identification psychosociale, pouvant être due au fait d'être considéré et éduqué en un genre déterminé), confondre encore cela en 2024 avec SEXE BIOLOGIQUE, qui lui est dissocié du
genre, qui est un processus cellulaire, déterminé à la conception, lié aux chromosomes sexuels, qui ne peut pas varier durant la vie.
Impardonnable de confondre, et je ne te pardonne pas, de ne pas distinguer au XXIe s, génotype/caryotype de phénotype, de confondre SEXE BIO avec les phénotypes - qui eux sont conséquences et de la génétique en covariance avec l'environnement, et en covariance avec les divers désordres du développement si désordres il y a, pouvant résulter en différenciations inachevées, appelées si on veut ambigüités anatomiques. Il n'y a pas de 3me sexe
biologique.
Les XO, les 47XXY, les 47XYY etc, sont des pépins innés/accidentels, des problèmes (de divisions) chromosomiques divers, qui ont des conséquences sur le développement, sur le phénotype.
Les XY avec DSD (très divers) sont aussi des pépins innés ou congénitaux qui ont des conséquences autres sur le développement, sur le phénotype.
Les XY avec SICA, qui eux donnent des phénotypes si féminins que parfois elles ignorent leur condition jusqu'à très tardivement, restent de sexe mâle biologique.
Même si elles sont genrées femme, ont vécu en femmes, se considèrent et je les considère aussi femmes, ont une physionomie et des traits de femme, même si elles ont de petits seins, même si elles ont une "fente vaginale", un corps quasiment de femme, elles ont testicules internes fonctionnels, fabriquent du sperme, n'ont ni ovulation ni utérus, fabriquent des hormones de niveau mâle, n'ont aucun organe sexuel féminin. Elles sont peu ~ à pas différenciés dans le sens masculin, on les appelait parfois hermaphrodites. on les dit actuellement - parfois - androgynes. Elles restent de sexe biologique mâle, XY, car elles sont XY dans chacune de leurs milliards de cellules.
Si tu n'intègres pas, profondément, par le crâne et par ton fion, qu'il faut jongler entre sexe biologique XX/XY déterminé, pépins chromosomiques pouvant surgir, conséquences diverses, différenciation sur phénotypes, dissociation du genre pychosocial, et dissociation des orientations sexuelles, tu auras la sensation d'être un parangon contre les sexismes... mais tu resteras un indécrottable diffuseur de conneries, englué dans sa confusionnite aïgue.
Amalgames et édulcoration de la communication toutefois très compréhensible chez un 46XY avec ambiguïtés du développement, qui préfèrera se présenter comme fille ou garçon avec ambiguïtés, ou intersexe, ou androgyne... plutôt que comme personne avec DSD. Compréhensible qu'une transsexuelle préfère se présenter comme personne ayant changé de sexe, que comme personne de sexe biologique XY ayant subi hormonothérapie puis chirurgie de transistion, qui est un rafistolage d'organes sexuels secondaires mâles en attributs d'apparence féminine. Normal, et je les suis volontiers car je suis compréhensif, qu'elles préfèrent considérer que se débarrasser de testicules, de se faire gonfler les seins, de se rafistoler un vagin et élargir une cavité après maintes souffrances, les transforme en femmes comme les autres. C'est normal.
Elles restent BIOLOGIQUEMENT XY, dans chacune de leurs cellules. Ni les DSD nées intersexe, ni les transsexuelles ne sont un 3me sexe. Pas biologiquement... ca n'existe pas. Pas même pour les syndromes de Turner, 45XO, considérées de sexe BIO femelle + perte d'un X.