Je ne sais pas Rawbrol, mais des sauvetages d'animaux de diverses espèces (le plus souvent des jeunes) par des mammifères divers, on en trouve par centaines sur internet. On verra rarement, même jamais, des sauvetages d'animaux par des iguanes par exemple.
On peut esquisser et tenter de décrire différemment le sauvetage de l'oiseau par l'ours.
Des trucs que tu sais, un rappel pour mettre en perspective et réfléchir car je n'en sais pas plus, mais ces comportements ne m'étonnent plus on a des vidéos à profusion. L'ours apprend à chasser le saumon partiellement en regardant ses parents, ce n'est pas vraiment inné bien que faisant appel à des aptitudes réflexes, tout comme notre conduite automobile consciente et une foule de nos comportements appris. Et il est fort probable que cet ours n'ait jamais péché de saumon. De plus, il n'a pas bouffé la corneille. Il me semble qu'il a pu subitement lâcher la corneille avec ce brusque mouvement si elle l'a becqueté juste avant, car ça fait bobo.
Ceci étant dit, l'ours de ce zoo avec un bassin, sait nager et plonger, et a nagé: il a une claire connaissance de sa respiration et des risques de l'eau, noyade, etc. La corneille dans l'eau n'est pas à sa place pour l'ours, c'est une situation insolite, un milieu inhabituel. Supposons que ses mouvements saccadés et ses cris l'irritent, et bien en la retirant de l'eau (pas même
pour la sauver), il retrouve une situation confortable, habituelle, où chaque chose est à sa place. Un enfant et adulte humain font plus ou moins pareil, pas nécessairement avec des intentions très différentes ni même altruistes mais le résultat est le même. Il n'y a pas de biais d'
anthropomorphisme là derrière, mais des comportements liés à une recherche d'agrément.
Si l'ours avait bouffé la corneille après l'avoir sortie de l'eau, ça aurait pu arriver, cela aurait tout aussi bien pu être un sauvetage préalable (sauvetage = retrait de l'eau), et nous ne faisons pas fondamentalement différemment en nourrissant et choyant une dinde toute l'année, qu'on bouffera à Noël. On la soigne, on la "sauve", on la guérit puis on la bouffe en fin de compte. 2 possibles au moins s'il la bouffe: il la sort de l'eau pour la bouffer ou il la sort de l'eau puis ensuite décide que c'est bouffable et la bouffe. Nous ne pourrions ici non plus que spéculer.
Bien sûr, les niveaux de conscience et de projection vers l'avenir sont forcément différents entre mammifères mais nous n'avons aucune connaissance du niveau de projection consciente des ours, des intentions réelles. Nous peinons parfois à bien reconnaître les nôtres (genre:
"J'adorais vraiment cette fille, je ne sais pas ce qui m'a pris mais je l'ai violée un soir et in fine elle finit morte car je ne sais pas ce qui m'a pris après mon premier forfait...").
Les comportements mammifères, les nôtres aussi par conséquent, sont un mix de partie conscience projetée et moins délibérée à des niveaux différents, alors "l'
anthropomorphisme" on peut l'empiéter sans scrupules du moment que - même pour une mère et son bébé, on ne peut clairement situer l'instinct ni l'amour maternel, sentiments de comportements délibérés etc. Ni distinguer une mère dauphin d'une mère humaine, ni chimp. ni gazelle en fait : le résultat de protection, apprentissage de l'enfant, est le même à des degrés et durées diverses, mais c'est pareil. On hésite à mettre les mêmes mots sur les mêmes procédés entraînant un même résultat, mais parfois ça a du bon (on ne parle pas d'abeilles hein. Une abeille n'aidera jamais une autre à sortir de l'eau ni n'attaquera un frelon pour aider une congénère. Par contre elles attaqueront de concert, sans concertation aucune, le frelon qui est à portée de leurs récepteurs et qui a stimulé leur attaque: réellement ici ce n'est ni aide ni entraide. Altruisme et aide seraient ici des mot convenus, redéfinis pour une problématique particulière).
Pour le zèbre plus haut, idem pas mieux, mais cette similitude avec les dauphins qui emmènent leurs bébés en surface pour respirer, ce qui est vital, était en fait un simple rappel (phylogénique) que je faisais de par leur parenté, rappel qui n'est pas nécessaire et n'explique rien ici, car ce comportement de sauvetage chez les dauphins n'est certainement pas strictement héréditaire. Il est tout du moins la conséquence obligatoire, comportement déclenché et partiellement réfléchi, de la préservation des rejetons. Il est partagé par les hippos par la force des choses: ils mettent parfois bas dans l'eau, ce sont les seuls. Et
sine qua non ils devront eux aussi remonter bébé. Je ne t'apprends rien que tu ne saches pas, puisque tous les mammifères présentent ces aptitudes ou peuvent les présenter dans leur milieu à eux, plus facilement (et nous aussi !) si les conditions les facilitent ou l'habilitent: genre maternité manquée ou simple attrait vers la rondeur des bébés, ressemblance, même avec autre espèce mammifère ou oisillon.
Exemple: Une panthère femelle bouffe une maman macaque mais adopte tout de même son rejeton orphelin, durant quelques jours... Ca finira mal évidemment, puisqu'elle ne sait pas comment le nourrir, n'a même pas de lait.
Ces trucs peuvent parfois se +/- justifier par la psy et l'éthologie, très mal si on cherche des certitudes, mais par des stimulations et émotions comme celles suggérées, ou par le simple besoin de sortir un organisme en détresse de sa situation inconfortable, on n'a pas à avoir de scrupules elles valent les autres. On n'aura jamais de certitude absolue sur "ce qui s'est passé dans le crâne" du sauveteur... on n'en a pas non plus lorsqu'un gosse de 2 ans tend la main à son papy qui se noie. ou qu'il ne la tend pas et le regarde se noyer. Car cela peut aussi arriver.
Les gosses de 2 ans sont imprévisibles.
Pareil pour ces humains, dans les rues de New-York bondées de gens, à - 15° C, dont aucun ne porte aide à un ado grelottant de froid, en tee-shirt !! Que se passe-t-il dans la tête de ces gens et cette "non assistance" à un gamin ? Comment pourrions-nous savoir ce qui se passe dans celle d'un hippo et son "assistance" contextuelle à un zèbre ?