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Il
ny a pas de « part » respective des gènes et de lenvironnement,
pas plus quil ny a de « part » de la longueur et de la
largeur dans la surface dun rectangle, pour reprendre une métaphore
classique. Lexposition à lenvironnement commence dailleurs
dans le ventre maternel, et inclut des événements biologiques comme
la qualité de lalimentation ou lexposition aux virus. Génétique
et milieu ne sont pas en compétition, mais en constante interaction: on
dit quils covarient. Le comportement dun individu serait donc à
la fois 100 % génétique et 100 % environnemental. Richard
C. Lewontin | | Le
Racisme « scientifique » Exposé
thématique critique, historique et biologique, du racialisme
Démontrer que les études
racialistes (a)
sont scientifiquement
biaisées ; démontrer
que le concept de races (b)
ne s'applique pas à la situation
combinatoire de notre espèce ; ne sont sans doute pas
les meilleurs ni les plus faciles arguments contre les racismes.
Nous avons pourtant fait le choix de nous attaquer objectivement
à ces points relativement difficiles à faire
intégrer, plutôt qu'en raisonnements éthiques
et "moralineux" contre les racismes. La raison
en est simple: il n'existe pas de bon argument contre les
racismes pluriels. On ne lutte pas arguments objectivés
à l'appui contre un sentiment souvent profondément
engrammé et/ou nourri de mauvaises justifications théoriques,
de stupidité, de ressentiment,
de haine, de préjugés et d'ignorance.
Si le raci(asli)sme est, (pourquoi pas ?), plus une classification
qu'une idéologie, les convictions
et idéologies inspirées
ou confortées de racisme entraînent toujours
hiérarchisations, discriminations, injustices, et ont
abouti en crimes les plus graves, parfois en génocides.
Les
sciences ayant bien peu de portée contre les convictions
dogmatiques et les valeurs subjectives, il faut par conséquent
se défendre contre celles-ci non pas par de bons ou
mauvais arguments scientifiques, mais civiques et éthiques,
avec fermeté , - notamment en légiférant
-, contre les actes racistes,
l'incitation à la haine
raciale, et contre toute forme de discrimination. Pour
nous, il est clair que la lutte contre les racismes est des
plus légitimes, et qu'il est utile de comprendre le
pourquoi du racisme - si endémique à l'humanité
: c'est protéger l'autre et soi-même contre l'autre
et soi-même, nous protéger contre nous-mêmes.
Si les racismes peuvent parfois s'expliquer comme une réaction
naturelle de méfiance envers "l'autre, le différent"
du moins en apparence moyenne, jamais ils ne peuvent être
justifiés ni argumentés : ils ne sont pas plus
rationnels que ne le sont les aspirations et idéaux
de justice sociale,
d'égalité, d'équité, de solidarité,
de liberté.
Tous sont modulés par le vécu et l'effort;
mais ce sont avant tout des choix personnels que l'on fait
durant sa vie.
On se limitera, dans cette page ni philosophique ni éthique,
à l'incursion d'une certaine forme de racisme dans
les sciences ; car après avoir utilisé durant
des décennies les arguments tirés de la Bible
- en un temps où elle dominait les esprits -, les raci(ali)stes
tentent depuis le XIXe siècle de se parer des vêtements
de « la
Science »
pour continuer à faire vivre leur nauséabonde
idéologie. Attitude et idéologie que les principes
égalitaires ont voulu envoyer aux oubliettes de l'Histoire
; mais le racisme, lui, ne nous oublie pas... Nous allons
démontrer que l'habit ne fait pas le moine, surtout
lorsque ce sont de vieux tissus rapiécés et
usés jusqu'à la corde : le concept de races
humaines, de Quotient Intellectuel, de corrélation,
etc. seront épluchés et déshabillés
pour en observer la matière bien nue...
Introduction
: de l'alibi historique de l'esclavage...
Aujourdhui,
il ne reste plus quune espèce humaine sur Terre,
l' Homo Sapiens. Lhumanité est donc unique,
ce qui ne signifie pas quelle ne soit pas diversifiée.
Nous constatons tous qu'il existe des personnes de petite
et de grande taille, d'autres robustes et certains plus graciles,
à la peau claire ou à la peau plus foncée,
etc. Ces caractères présentant toute une palette
de variations intermédiaires se répartissent
géographiquement pour certains de façon assez
nette, et pas pour dautres. Lorsque les variations visibles
sont caractéristiques de régions données,
comme la couleur de peau, la texture des cheveux et certains
traits du visage, elles ont souvent joué une grande
importance historique. Elles concernent en effet des populations
dont la culture a évolué indépendamment
et qui, pendant très longtemps, n'ont jamais été
en contact. Quand ces populations se rencontrèrent
enfin, leurs différences physiques furent considérées
comme très importantes ; associées subjectivement
à des divergences culturelles, avec tout ce que cela
implique comme différences de comportements.
Cest
ainsi que lon commença à attribuer des qualités et
des défauts innés à des populations en fonction de la couleur
de la peau. Notamment, on affirma que les "Noirs avaient des aptitudes
cognitives et des comportements innés très différents des
Blancs". Cela prit des tournures très graves, au point même
de considérer certaines populations comme non humaines, ou pas encore humaines.
On justifia notamment l'esclavage des populations subsahariennes appelées
d'antan les "nègres" et, même si de toute évidence
ce racisme extrême était avant tout un prétexte à des
dispositions et intérêts purement économiques, cela eut un
impact terrible sur la façon dont ces individus et diverses populations
furent traités.
Lesclavage
fut par la suite aboli, mais lexpansion coloniale de
lEurope réclama à son tour une justification
que les préjugés raciaux hérités
de plusieurs siècles desclavagisme pouvait satisfaire.
Parallèlement, lessor de la science donna naissance
à la pensée scientiste
(c) ; la rencontre
de ces éléments étant à lorigine
du « racisme scientifique », parfois appelé
racialisme ou raciologie. Cest ainsi que d'éminents
scientifiques du XIXe siècle apportèrent régulièrement
de nouvelles "preuves" de la supériorité
de l « homme blanc » sur l«
homme noir » : mesures de la taille du crâne,
de la position du trou occipital, du prognathisme et de l'angle
du front, voire de la distance entre le nombril et le sexe...
Le Noir étant toujours placé tout en bas de
l'échelle de classification des "races humaines".
Parfois relégué au rang de sous-espèce,
voire classé comme une autre espèce de primate
ou singe dont la position évolutive serait intermédiaire
entre l' "Homme blanc" (aussi appelé Caucasien)
et le chimpanzé.
Au
début du XXe siècle, les mesures corporelles (biométrie anthropologique)
perdirent partie de leur prestige. Mais un nouvel outil de mesure allait permettre
de justifier les mêmes convictions raciales : les tests de quotient intellectuel
(QI) inventés par le français Albert Binet, qui n'avaient
originellement pas de propos discriminant ni même biométrique. Lorsque
les Américains adoptent les tests de QI, ils remarqueront vite que les
populations économiquement défavorisées avaient moyennement
de moins bons résultats que les populations mieux loties. La conclusion
de nombreux chercheurs américains fut sans appel : les capacités
intellectuelles des populations défavorisées sont génétiquement
inférieures. Et comme le statut social des "Noirs" américains
était moyennement plus bas que celui des populations et communautés
de "Blancs", cette interprétation des tests de QI servit à
entretenir les préjugés raciaux. Cependant qu'en Europe, le
national-socialisme préparait l'apogée de la biométrie, du
racisme et de l'eugénisme, aboutissant en Holocauste; la seconde moitié
du XXe siècle vit les mouvements des droits civiques remporter un succès
croissant aux États-Unis. Mais des scientifiques tels quArthur
Jensen continuèrent à clamer que "les Noirs étaient
intellectuellement inférieurs en raison de leurs gènes, tests de
QI à lappui". Cela servit dargument « scientifique
» à ceux qui voulaient maintenir les politiques ségrégationnistes.
Si
les lois ségrégationnistes furent finalement abolies aux USA, une
forme endémique et récurrente de ségrégation sociale,
raciale et communautaire, y persiste toujours, qui n'est pas exclusive aux USA
: certaines couches sociales, certains quartiers, communautés, et tranches
de population - surtout les plus pauvres et socio-économiquement défavorisés
- sont très majoritairement habités par les maintenant dénommés
Afro-américains ou autres origines géographiques; tandis que les
plus beaux quartiers ont une majorité de résidents de souche européenne.
Toujours la persistance d'inégalités sociales entre les différentes
populations et souches, toujours des traces de discriminations entre les diverses
populations. Mais pour expliquer ces inégalités sociales, nous
lavons souligné, c'est l'alibi du déterminisme biologique
qui fut utilisé dès le début du XXe siècle sous couvert
de scientificité et l'aberrante logique "sil existe une inégalité
sociale entre les Blancs et les Noirs, cela prouverait lexistence dune
inégalité biologique". Beaucoup de personnes, dont des
scientifiques, eurent et ont encore recours à ce déterminisme génétique
- frère/parent de préjugés et d'une causalité arbitrairement
énoncée - pour expliquer voire justifier la plus grande pauvreté
des populations défavorisées.
...
aux justifications des inégalités du XXIe siècle
¬ Cela nous ramène au racisme,
à savoir ce besoin quasi obsessionnel de diviser la population mondiale
en races bien distinctes qu'il faudrait préserver du métissage,
souvent vu comme dégénérescent ou destructeur. Pour illustrer
ce courant nourri de préjugés, il faut encore une fois se retourner
vers les tenants du racisme « scientifique » moderne, dont le psychologue
canadien John Philippe Rushton est un cas décole : Universitaire
et lun des principaux apôtres du racisme « scientifique »,
pour Rushton les races existent et sont inégales en termes de capacités
intellectuelles. Il serait selon lui "important
déviter que trop de Noirs émigrent en Occident, car ils affaibliraient
génétiquement les sociétés occidentales où
se répandraient alors les gènes conférant une moindre intelligence
que ceux originaires dEurope ou dAsie du Nord Est" (*).
(*) Nota bene: sur le même schéma, des affirmations similaires
sont proposées - toujours par des racialistes niant l'aspect économique
et socioculturel -, au sujet de la plus forte criminalité statistique
de certains groupes humains par rapport à d'autres. Criminalité
"expliquée " selon eux par l'hérédité, comme
de bien entendu...
Quid
des infrastructures éducatives différentes selon les quartiers,
régions et communautés ethniques, dans ces études et affirmations
? Rien. Quid des différences de revenus dans ces propositions ? Rien. D'accès
aux soins, de santé publique ? Rien. Rien. Si la caractéristique
de Francis Galton fut de réduire les faits sociaux à des
faits biologiques, l'acquis à l'inné - "
La caractéristique de Galton est de ramener, dans un véritable acte
de foi, les problèmes sociaux à de simples problèmes biologiques
et de mésestimer ainsi les aspects culturels et psychologiques de la vie
humaine. Cette attitude se fonde sur sa méfiance envers la sphère
du spirituel et sa croyance que les phénomènes à l'oeuvre
dans les sociétés humaines ont forcément une origine héréditaire
ou biologique, l'environnement ne pouvant engendrer, selon lui, que des causes
accidentelles, sans régularité"
(1)
- , la caractéristique de ces gourous modernes de la "psychométrie
comparative inter races" est bien de ne pas s'éloigner d'un iota des
méthodes et schémas de pensée de leurs célèbres
prédécesseurs eugénistes. Notamment aussi du tristement célèbre
Joseph Arthur de Gobineau, qui dans son ouvrage « De LInégalité
Des Races Humaines » (1853-1855), proposa à son tour ces
mêmes visions racistes et décadentes de la société.
Des
thèses et raisonnements qui sont toujours répandus et largement
diffusés, encore plus rapidement véhiculés aujourdhui
grâce notamment à Internet. Mais sur
quels éléments se basent ces idées; et ont-elles réellement
une base scientifique solide ? Examinons les arguments des racistes « scientifiques
» modernes. QI
et Races humaines, biais statistiques et biais culturels Pour
les tenants modernes du racisme « scientifique », les différences
de moyenne de QI entre les groupes sont un moyen efficace de déterminer
lintelligence innée moyenne des groupes en question. Bien évidemment,
les groupes dont ils calculent les différences de QI sont ceux que lon
définit habituellement pour décrire différentes « races
» à savoir les Noirs, les Blancs, les Jaunes, etc. Plus précisément,
selon la tradition et particularisme anglo-saxons, il s'agit parfois de divisions
en Blancs, Noirs, Jaunes, Hispaniques, Juifs...
En 1994 fut publié
un livre nommé « The Bell Curve » dans lequel les auteurs
(Richard Herrnstein et Charles Murray) comparaient notamment le QI moyen des "Noirs
et des Blancs". Le plus haut QI de ces derniers était, selon les auteurs,
en partie dû à un avantage génétique des Blancs sur
les Noirs en matière dintelligence. Pour défendre ce point
de vue pour le moins contestable, Richard Herrnstein et Charles Murray affirmaient
quil ny avait pas de biais statistique dans les mesures de QI, et
quun haut QI augmente réellement les chances de réussir en
société....
Pourtant ce livre fut loin de convaincre la majorité
des scientifiques : il napportait entre autres aucun élément
de preuve génétique expliquant, même en partie, la différence
moyenne de résultats aux tests de QI constatée entre les Blancs
et les Noirs américains. Une des premières personnes à avoir
critiqué avec virulence « The Bell Curve » fut le célèbre
paléontologue Stephen Jay Gould, qui dans son ouvrage « La
Mal-Mesure De LHomme » dénonça et pointa, arguments
et démonstrations développées à l'appui, la faiblesse
des comparaisons de résultats au test QI entre les groupes, donnant notamment
lexemple suivant : "L'héritabilité
de la taille est beaucoup plus importante que celle du QI. Supposons que
la taille moyenne soit de 1,56 mètre et l'héritabilité de
0,9 (valeur réaliste) dans un groupe d'agriculteurs indiens sous-alimentés.
Une forte valeur de l'héritabilité signifie simplement que les petits
fermiers auront des enfants de petite taille et les grands des enfants de grande
taille. Elle ne s'oppose pas à ce que la moyenne de cette population indienne
s'élève jusqu'à 1,80 mètre (au-dessus de la taille
moyenne de la population américaine blanche), grâce à une
nourriture adaptée. Elle prédit seulement que les fermiers plus
petits que la moyenne (peut-être mesureraient-ils alors 1,75 mètre)
continueraient d'avoir des enfants plus petits que la moyenne de leur groupe."
(2)
J
S Gould revint également sur une étrange confusion concernant labsence
de biais statistiques des tests de QI : "Pour
ce qui concerne le second point avancé par Mickey Kaus, celui de «
biais social » imposé aux tests, la position de « The Bell
Curve » est similaire à celle d'Arthur Jensen et d'autres héréditaristes,
et consiste à entretenir la confusion entre la notion technique (parfaitement
légitime) de « biais statistiques » et celle de « biais
social », entièrement différente et vernaculaire, qui est
celle à laquelle on se réfère dans les débats destinés
au grand public. Tous ces auteurs jurent leurs grands Dieux (et je suis complètement
d'accord avec eux) que les tests de QI ne comportent pas de biais statistique.
Cela veut dire que les individus appartenant à différent groupes
ethniques qui ont obtenu la même note de QI, auront la même probabilité
d'accomplir toutes les choses que le QI est censé prédire."
(2)
J
S Gould ne remet pas en cause la valeur prédictive du QI. Il ne prétend
pas que les tests de QI soient statistiquement biaisés. Il explique en
revanche quil existe des biais sociaux qui influencent le QI moyen des populations.
Si celles-ci évoluent dans des environnements sensiblement différents,
cela peut se traduire par des différences de QI moyens entre les différentes
populations.
A la question de savoir ce qui peut influer le QI, il suffit
de citer un psychologue bien connu, James Robert Flynn. Ce dernier a démontré
quen trente ans seulement, le QI des pays occidentaux a augmenté
de façon considérable
(3). Cette variation est bien sûr due à des évolutions
sociales importantes. Dès lors que lon réalise que le QI peut
varier à ce point lorsque lenvironnement social change, comment peut-on
sérieusement affirmer que les différences de QI entre des groupes
évoluant dans des environnements sociaux sensiblement différents
soient dorigine génétique ? A
ces éléments, les tenants du racisme « scientifique »
nont rien à répondre par manque de preuve et d'éléments
que les différences intergroupes en matière de QI soient héréditaires.
Souvent, ils usent alors d'un discours trompeur et tendancieux, citant des études
qui leur donneraient raison. Mais il suffit de consulter un peu attentivement
ces études pour sapercevoir quelles ne réfutent nullement
les arguments sopposant à leurs idées de différences
génétiques de QI entre les groupes.
Encore
une fois, il est clair que des différences et de performances et de prédispositions
intellectuelles existent entre individus - le contraire serait bien surprenant.
La subtilité étant ici de bien comprendre qu' "évaluer
différentes performances interindividus" n'est pas à
amalgamer avec une prétendue "quantification
des différences héréditaires d'intelligence
moyenne intergroupes, "mesurées" par des résultats aux
tests du QI.." Ce sont deux réflexions
très différentes. La seconde parsemée de prémisses
et énoncés arbitraires, sans aucun fondement scientifique.
Qu'est-ce
que l'héritabilité ? « Lhéritabilité
est une statistique estimant le degré dinfluence probable des facteurs
génétiques pour un phénotype donné, dans une population
donnée. Par exemple, 1 % de la population générale est atteint
de schizophrénie. Mais prenons une population de 100 personnes, ayant toutes
un frère, une sur voire un faux jumeau déjà diagnostiqué
comme schizophrène : dans ce cas, environ 17 développeront également
la maladie. Prenons à présent 100 autres personnes dont le vrai
jumeau, cette fois, est schizophrène. Environ 48 seront frappées
à leur tour. On dit que lhéritabilité est de 48 % pour
la schizophrénie, cest-à-dire que les facteurs génétiques
sont prépondérants dans 48 % des cas de la population évaluée,
à environnement semblable. Les frères, surs et faux jumeaux
ont à peu près 50 % de gènes en commun, tandis que les vrais
jumeaux sont génétiquement identiques. Par conséquent, plus
le patrimoine génétique est proche de celui dun malade, plus
le risque de développer la schizophrénie est important : lhéritabilité
augmente avec la proximité génétique. Lhéritabilité,
valable pour une population, na pas de sens pour un individu seul : une
héritabilité de 20 % pour un comportement (dans une population)
ne signifie donc aucunement quil soit transmis à 20 % par les parents
(pour un individu). De même, si lhéritabilité est
de 60 % pour le QI, cela nentraîne pas que lintelligence soit
à 60 % héréditaire. Lhéritabilité nexplique
donc pas comment, dans quelles proportions, avec quelle probabilité, avec
quels gènes un caractère se développe dans un organisme.
Enfin, elle constitue paradoxalement un excellent argument en faveur du rôle
de lenvironnement. Car si la génétique suffisait à
tout expliquer, le risque dêtre atteint, pour un vrai jumeau schizophrène
dont le frère ou la sur est malade, serait de 100 %, tous deux portant
les mêmes gènes. » Jean-François Marmion
| ...
évolution divergente du cerveau, intelligences et adaptation à d'autres
milieux
¬ Lidée que les différentes
populations humaines ont dû forcément diverger en matière
dintelligence et de comportements [héréditaires] - si elle
n'est pas loufoque en soi - est le fruit dun raisonnement simpliste ignorant
aussi bien la complexité entourant la notion floue dintelligence,
que la complexité des comportements humains et de lévolution
biologique :
À
chaque comportement son gène ? « Un gène agit à
un niveau élémentaire bien éloigné de la complexité
dun comportement. Il programme en effet la fabrication dune ou plusieurs
protéines. Celles-ci sont à la base du développement et du
fonctionnement de nos cellules, qui composent elles-mêmes nos tissus et
organes, grâce auxquels nous évoluons dans notre environnement
De
plus, il ny a pas de correspondance terme à terme entre gènes
et phénotypes. Un gène peut coder des protéines intervenant
dans plusieurs phénotypes, de même quun phénotype peut
résulter de plusieurs gènes : on connaît par exemple, chez
la souris, un gène lié aussi bien à lagressivité
quà la formation de lémail dentaire. Certains gènes
agissent différemment suivant leurs interactions avec dautres gènes,
leur environnement cellulaire, leur localisation dans lorganisme. Ils ne
sexpriment parfois quà certaines périodes de la vie
(à la puberté) ou de la journée (pendant le sommeil). Ajoutons
à cela que certains auront un effet différent selon quils
sont transmis par le père ou la mère, et il apparaît évident
que leur action est probabiliste, et non déterministe. Les hasards combinatoires
sont tels quil est illusoire de tenter de prédire le comportement
dun individu à partir de son génotype ou de celui de ses parents. Par
conséquent, inutile de rechercher le gène de la fidélité
ou de la compassion ! Dans les années 1960, on croyait la criminalité
induite par un chromosome Y surnuméraire. Plus tard, on la décrivait
liée à une configuration particulière du chromosome X, visible
chez les enfants atteints du syndrome de lX fragile, et dont lexcitabilité
aurait auguré des comportements délinquants. En 1993, on annonçait
la découverte du gène de lhomosexualité. Ces proclamations
tonitruantes sont considérées aujourdhui comme autant de modèles
à ne pas suivre. » (4) |
C'est
tout aussi vrai pour lintelligence humaine, qui est
extrêmement "malléable" et succube
du vécu contingent, du passif, de l'effort investi;
mais dont la compréhension est bien mal cadrée
scientifiquement. Cest même très probablement
cette malléabilité qui a permis à notre
espèce de si bien sadapter à des environnements
très différents. De plus, lintelligence
n'a guère de sens au singulier : elle est plutôt
un vaste ensemble de différentes capacités intellectuelles
interactives. Comment alors quantifier objectivement celle-ci
à partir dun seul nombre (le QI) , résultat
d'une simple division, et affirmer que "les
populations ayant développé leurs capacités
différemment que dautres sont plus ou moins intelligentes
les unes des autres de par leurs gènes ?" Si
les sciences et l'esprit scientifique, c'est avant tout user
de méthode, de rigueur et d'objectivité, on
en est loin avec les raccourcis des racialistes...
Quant
à lévolution biologique de ces capacités
au sein des différents groupes humains, pourquoi aurait-il
fallu quelles divergent de façon conséquente
durant ces environ 60 000
dernières années (d),
comme ce fut le cas avec la couleur de la peau ? La structure
de loreille interne aurait-elle divergé au sein
des différentes populations de chasseurs ? La structure
du cerveau aurait-elle divergé ?
Le cerveau en particulier a cette caractéristique unique,
la plasticité cérébrale
(e) , lui permettant
de se remodeler en quelque sorte au fur et à mesure
des besoins : des informations et émotions, de la nécessité
d'enregistrer des données, d'acquérir et d'apprendre
des gestes et des connaissances. Remodelage qui fait l'individu,
qui construit l'homme et le suit tout au long de sa vie :
plasticité structurelle héritée, lui
laissant les possibilités de renforcer certains circuits
en acquérant de nouvelles aptitudes. Mais ces acquis,
résultats spectaculaires de cette "auto-organisation"
adaptative ne seront pas transmis génétiquement
à la descendance : nos enfants devront tous réapprendre
à lire, à parler, à marcher, à
jouer du violon, etc. Ils devront donc se construire et s'éduquer
entièrement, grâce à leurs préaptitudes
biologiques leur facilitant l'acquisition, mais ne pourront
se passer entre autres de leurs parents qui leur transmettront
la matière première... Lévolution
de certaines particularités biologiques dun organisme
nimplique pas que dautres particularités
biologiques aient évolué de façon conséquente
ni de la même manière. Surtout lorsquil
dagit de capacités biologiques complexes qui
nécessiteraient dimportants changements de «
mécanismes et structure biologique » qui les
engendrent, ce qui est très probablement le cas des
différentes capacités formant cette aptitude
plurielle, ni définie ni stigmatisée objectivement,
que lon appelle communément lintelligence...
Les quelques rares "enfants sauvages" qui ont été
découverts, des enfants ayant passé toute leur
enfance isolés des humains et d'une vie sociale avaient
tous un retard mental qu'ils ne rattrapèrent pas une
fois "éduqués" ou "sociabilisés",
du moins revenus en contact avec la civilisation humaine.
Ce qui démontre l'extrême importance de
l'apprentissage, sociabilisation et du langage - appris donc
acquis - pour le développement intellectuel.
Objection : Des
études démontrent que le QI est en grande partie héréditaire,
notamment parce qu'il est corrélé à la taille du cerveau
et avec le développement de certaines parties du cerveau. Il a été
déterminé que ce développement est héréditaire.
Il est essentiel de rappeler que ces études insistent
avant tout sur limportance de la structure du cerveau
et du développement de celui-ci en matière dinfluence
sur l'intellect (pas nécessairement sur le QI). enfin,
il existe également des études démontrant
la très grande importance du développement embryonnaire
ultérieur du cerveau (les événements
de la vie de la mère durant sa grossesse ont une influence
maintenant démontrée sur le développement
intra-utérin du futur bébé), et donc
des diverses anomalies et/ou facultés intellectuelles.
Facultés intellectuelles au sens large, dont les test
du QI ne sont pas une mesure - ni biologique ni physique.
Mais
surtout, les études auxquelles les tenants du racisme « scientifique
» se réfèrent (généralement des études
mettant en corrélation QI/taille du cerveau, QI/développement de
certaines parties du cerveau, et hérédité des particularités
cérébrales ainsi corrélées au QI) ne concernent pas
les différences entre des groupes évoluant dans des environnements
très différents. Et pour cause : aucune de ces études nest
parvenue à démontrer que les différences de QI par exemple
entre les "Noirs et les Blancs", soient dorigine génétique.
Ces études nont fait que mettre en avant des corrélations
démontrant limportance de lhérédité sur
le développement du cerveau et certaines prétendues aptitudes et/ou
performances intellectuelles. Elles ne démontrent nullement que ces dernières
ne peuvent pas énormément varier si lenvironnement change,
ni même que le développement ne peut pas être considérablement
influencé par lenvironnement (voir lEffet Flynn et lexemple
de S J Gould, cités plus haut, sur lhérédité
et la comparaison de la taille moyenne de deux groupes évoluant dans des
environnements sensiblement différents). Pour
en terminer avec cette objection, il est très important d'insister sur
le fait que corrélation n'est pas lien de causalité. Une corrélation
est la quantification entre deux valeurs, un fort coefficient de corrélation
s'expliquant par une troisième variable non mesurée dont dépendent
les deux autres. Une corrélation peut ainsi induire une relation de cause
à effet mais pas nécessairement; en aucun cas un ou des liens de
causalité ne se déduisent par une corrélation : la corrélation
entre deux variables peut être attribuable à une relation fortuite,
commune, ou à une causalité, et non pas une causalité attribuable
à une corrélation.
Causalités
héréditaires attribuées abusivement à des corrélations.
Les causalités attribuées à des corrélations
entre "QI, volume cérébral et différentes populations"
sont la Bible et le principal produit d'appel du racisme scientifique. Or celles-ci
ne tiennent que sur des corrélations fortuites auxquelles ils attribuent
une causalité. Décryptons une tirade de ces fameuses corrélations
: A)
Volume cérébral corrélé aux populations
[Noires/Blanches] B) QI corrélé aux populations
[Noires/Blanches] Transposé abusivement en liens de causalité
par les racialistes, cela donne : C) Plus faible QI dû
au volume cérébral moindre des populations [Noires/Blanches]...
! La
double tromperie du point C est d'inventer des causalités héréditaires
de plus faible QI ainsi que des liens de cause à effet entre deux corrélations
indépendantes, par leur mise en parallèle. Des corrélations
qui ne comportaient aucun élément d'hérédité
ni indice de causalité entre elles. Par un autre exemple similaire où
un objet est remplacé par un autre (le QI remplacé par "pointure
des pieds"), on comprendra plus facilement cette tromperie méthodologique
du point C : A')
Volume cérébral corrélé aux populations
[Noires/Blanches] B') Pointure des pieds corrélée
aux populations [Noires/Blanches] Transposé abusivement en liens
de causalité selon le même schéma, cela donne : C')
Plus faible pointure des pieds due au volume cérébral
moindre des populations [Noires/Blanches].... ! C'est
strictement la même erreur intellectuelle et méthodologique qui a
servi dans les exemples verts et bleus pour proposer en C et en C'
des causalités factices ! |
Objection : Bruce
Lahn, généticien que lon ne peut pas qualifier de raciste,
a démontré que les Africains, contrairement aux Européens
et aux Asiatiques, ne sont pas pour la grande majorité dotés dune
particularité génétique conférant une plus grande
intelligence à celui qui la porte.
Cette objection nen est pas une. Bruce Lahn nayant pas apporté
la moindre preuve à son affirmation, elle nétait quune
superbe spéculation et interprétation orientée, basée
sur pas grand chose. Mieux, il fut démontré par la suite que la
spéculation de Bruce Lahn était fausse. Les particularités
génétiques auxquelles Lahn attribuait des vertus en matière
de taille du cerveau et dintelligence ne se sont pas avérées
avoir le rôle déterminant quil affirmait. Lahn sétait
trop avancé et les tenants du racisme « scientifique » ne peuvent
que déchanter : "Surfant sur la même
cécité idéologique, un auteur américain [Bruce Lahn,
ndlr] pouvait ainsi publier en 2005, dans la prestigieuse revue Science, que des
modifications survenues au niveau de deux gènes il y a 30000, puis 5000
ans, avaient sans doute augmenté les capacités intellectuelles d
Homo sapiens... Ces innovations « heureuses » étaient présentes
chez 85 % des personnes dorigine européenne et asiatique et chez
seulement 10 % des Africains et Afro-américains noirs. Ces résultats
venant à lappui des pires stéréotypes du racisme scientifique,
apparaissaient demblée dune incroyable faiblesse à tout
lecteur impartial. Ils furent néanmoins commentés et loués
par la grande presse du monde entier, avant dêtre définitivement
démentis par de très nombreuses équipes" (5). 1re
réfutation scientifique de la thèse de Bruce Lahn, publiée
sur Human Molecular Genetics : http://hmg.oxfordjournals.org/cgi/content/abstract/ddl487v1s
2me
réfutation de la thèse de Bruce Lahn, publiée elle aussi
sur Human Molecular Genetics : http://hmg.oxfordjournals.org/cgi/content/full/15/12/2025 Races
humaines et études interraciales « scientifiques » ?
Les chercheurs incriminés et accusés
ici de « racisme scientifique » sont le plus souvent psychologues
de formation. Toutes leurs études, toutes leurs interprétations
et toutes leurs déductions, ont pour point commun la segmentation de l'espèce
humaine en agrégats qu'ils appellent races. Division par groupes raciaux,
soit les "Noirs", les "Blancs (ou Caucasiens)", les "Orientaux",
les "Amérindiens", les "Hispaniques", et quelques autres
selon les besoins. Parfois même l'ensemble Hispanique inclut tous les amérindiens,
ou autres variantes... Classifications en races - ensembles d'individus regroupés
selon leur couleur et apparence moyenne ou origine/parenté supposées
- sont pour ces "scientifiques" de la pycho/biométrie, la matière
première pour leurs études. Analyses statistiques "scientifiques"
de différences de QI moyen ou de caractères inter races, mais races
qui jamais ne sont justifiées ni étayées scientifiquement
! Réparons cette grave lacune à leur place...
Toutes
les données démontrent que l'être humain
est une espèce animale comme les autres, par ses nombreuses
homologies (similitudes héritées) avec les lignées
les plus apparentées, ses caractères ancestraux
partagés avec d'autres moins proches, mais du même
taxon, et notamment aussi par ses quelques caractéristiques
propres la distinguant des autres. Ce sont les marques indélébiles,
parfois transformées ou même résiduelles
de l'évolution, démontrant origines communes,
diversification et spéciation, auxquelles les sciences
doivent appliquer les mêmes critères et accorder
la même importance qu'aux autres espèces. Les
classifications de la diversité des populations humaines
doivent être effectuées libres de préjugés
culturels, avec la même approche et les mêmes
méthodes que si l'on étudiait des félins,
des oiseaux, ou des algues marines.
En
termes biologiques, lorsque l'on ne se résoud pas à
accepter l'amalgame réunissant toute subdivision sous
un même terme faussement synonyme, une race est une
variété obtenue par sélection et croisements
endogames, afin de conserver les caractères désirés
(b).
Les éleveurs ont donc fixé certains caractères
morphologiques et comportementaux par des croisements consanguins
successifs, qui les rendront aussi "homozygotes"
que possible, en excluant de la lignée domestique les
variantes non opportunes (= sélection et croisements).
C'est ce procédé qui a permis de créer
les différentes races de chiens, chats, chevaux, les
variétés de pommes de terre, etc. A force de
sélection et croisements endogames, les variétés
de rats de laboratoire sont pour ainsi dire des quasi clones,
tellement ils sont similaires au sein de leur propre variété...
Une race est ainsi obtenue artificiellement, par "main
d'homme", et ses caractères sont ensuite maintenus
par un isolement génétique du reste de l'espèce
souche, tout aussi artificiellement.
Ainsi,
rien que par la bonne compréhension du concept de races, on peut déjà
affirmer qu' il n'existe pas plus de races humaines qu'il n'existe de races de
corneilles américaines, de lions d'Afrique ni de dauphins des anciens.
Puisque notre espèce ne se reproduit pas de cette manière sélective
et consanguine, typique à l'élevage, et qu'aucun isolement génétique
n'est fonctionnel entre populations humaines ; le concept de races est donc à
réserver à ces variétés d'espèces domestiques
bien connues, qui toutes ont (ou ont eu) une souche sauvage d'où elles
furent créées artificiellement.
Comme
nous venons de voir, malgré ce que nous dit le "bon
sens" fortement orienté et dominé par le
visuel, le concept de races n'est pas valable scientifiquement
pour expliquer ni modéliser la situation de l'espèce
humaine. Si celle-ci est, ou résulte, de "mouvements"
(mouvements ici : dérives et flux génétiques,
par brassages migratoires, contacts géographiques,
etc,) d'un ensemble de populations ou ethnies parfois très
isolées, c'est un continuum sans frontières
absolue de nature inter groupes mais plutôt de nature
culturelle - avec son succédané de différences
moyennes, présence/absence moyenne de Z ou Y gènes/caractères
inter populations, inter villes, et inter familles. Ce qui
n'existe pas dans notre espèce sont l'isolement génétique
et les modalités reproductives (ou volonté)
permettant d'obtenir certains caractères en en éliminant
d'autres, qui aboutit à des résultats tels que
celui des races canines. Il n'existe par conséquent
pas de résultante comparable aux races, toutes issues
des modalités et méthodes qui ne sont pas coutumières
dans notre espèce. Pas plus de volonté de préservation/obtention
de « races pures » par sélection... Normalement
! Mais cette intention existe néanmoins, comme une
aspiration endémique qui devrait rappeler de très
mauvais souvenirs historiques lorsqu'elle déborde de
l'élevage sélectif domestique.
Objection : Il
existe des sous-espèces chez les animaux, c'est reconnu par tous les scientifiques.
Si des sous-espèces existent chez les animaux à l'état sauvage,
pourquoi des races (sous-espèces) n'existeraient-elles pas aussi chez les
humains ?
Cette objection joue notamment sur la confusion entre deux sens du mot "races",
bien différents l'un de l'autre : "races" est souvent utilisé
pour désigner des sous-espèces, voire des espèces, particulièrement
chez les anglo-saxons. Or même en acceptant une synonymie « races
= sous-espèces », cette objection n'en serait pas une : l' Homo
sapiens, tout comme le rat surmulot (Rattus norvegicus) ou la mouche
domestique (Musca domestica) répandus eux aussi sur quasiment toute
la terre, n'ont pas de sous-espèces connues. Néanmoins, nous
récusons cette synonymie entre races et sous-espèces, car ces deux
termes différents correspondent à deux concepts différents
- subtilement nuancés, - mais dont l'importance est déterminante.
Dans les paragraphes au-dessus, nous avons déjà expliqué
ce que race signifie. Récapitulons, et comparons maintenant races
à sous-espèces :
Races:
Variétés de l'espèce souche au pool génétique
restreint, issues de procédés de sélections artificielles*croisements
endogames successifs*isolement reproductif artificiel strict avec
la souche naturelle et les autres variétés. Résultante:
tendances vers 1:1 d'homozygotie et 1:1 de proximité génétique
interindividus.
Sous-espèces:
Variétés géographiques
de l'espèce (toujours
interfécondes), issues de relatif isolement génétique
(souvent géographique)*conditions environnementales/évolutives
favorisant l'apparition de caractères distinctifs
intergroupes.
Résultante: tendance hypothétique
vers la spéciation (non accomplie), avec conservation de polymorphie génétique
dans le groupe. | Ainsi,
selon ces différentes définitions, très précises,
écartant la polysémie du mot "races", les lions d'Asie
et les lions d'Afrique sont des sous-espèces du Lion (Panthera leo)
et non des races de lion. Bien d'autres espèces animales ont des variétés
géographiques actuellement considérées comme sous-espèces,
mais peu d'entre elles ont des races (issues de procédés d'élevage)
: les différentes variétés de chiens sont, toujours selon
ces définitions cadrant bien les différents concepts, des races
de chien. Le chien étant, lui, la variété domestique de Canis
lupus. Idem pour le rat noir et ses différentes races de laboratoire
: elles ne sont pas des sous-espèces en tant que « pool génétique
différent des autres », mais bien des races, en tant que "pool
génétique restreint", résultant de l'exclusion
des caractères indésirables et des autres procédés
de reproduction endogame. Ajoutons que plus que le concept lui-même,
le statut de "sous-espèces" est à son tour souvent sujet
à subjectivité, polémiques et mauvaises interprétations.
Certaines sous-espèces traditionnellement considérées comme
telles, parfois depuis le temps de Linné, gagneraient dans bien des cas
à être qualifiées de « variétés géographiques
» ou parfois même de « populations nicheuses », au cas
par cas. Bien des sous-espèces disparaîtront de la taxinomie lorsque
des analyses génétiques fines seront effectuées. Il
n'existe aucun gène (ni caractère du phénotype) commun et
exclusif à un groupe d'individus ¬ L'inadéquation
des classifications raciales de notre espèce est corroborée par
notre biologie en général et les données de la génétique
en particulier, ainsi "Toute tentative de classification
en races humaines est soit impossible, soit totalement arbitraire" (6).
Si nous traçons sur une mappemonde la distribution
d'un certain nombre de caractéristiques (pigmentation
cutanée, fréquence des groupes sanguins, tolérance
au lactose par ex.) nous observerons que chacune a une distribution
propre et qu'aucun ne corrobore l'autre lorsque plusieurs
caractères sont considérés et comparés
: le flux génétique entre populations humaines
étant très élevé, si nous cherchions
à diviser l'humanité en groupes clairement différenciés
nous n'arriverions qu'à créer des milliers de
races, voire une race par individu... Cette problématique
concerne moins les races de chiens par exemple (dont le pedigree
est un des outils d'isolement génétique, du
moins permettant de suivre une généalogie jusqu'à
4 générations), puisqu'un individu croisé
(ou bâtard), ou ne présentant pas les caractéristiques
type d'une race, n'en fera tout simplement pas partie. On
considérera alors que ce n'est pas un chien de race...
La
situation morphologique et génétique de l'espèce
humaine - à force de croisements et métissages
intergroupes géographiquement proches, et à
force de vagues de migrations - est une polymorphie assez
remarquable, mais reflet d'homogénéité
génétique : l'espèce humaine est une
mosaïque combinatoire où chaque individu est le
représentant d'une combinaison différente, toujours
différent de la moyenne (si cela était possible
d'établir une valeur) de fréquence allélique
de la population où il vit, de la "race"
supposée à laquelle il appartiendrait. Chaque
individu humain étant grosso modo une combinaison
propre ne représentant pas les caractéristiques
prêtées à "sa race", l'individu
fait donc éclater les divisions raciales : à
titre d'exemple chiffré, un individu "Julien"
serait à 5 % ci, à 12 % cela, à 2 % ceci,
un autre individu "Marc" serait à 16 % ci,
etc. Le "etc." étant tellement vaste - l'ensemble
des allèles/caractères, soit des millions de
données - qu'une catégorisation d'appartenance
raciale en devient simplement absurde, ou alors un nuage de
probabilités et d'approximations arbitraires. Cette
notion d'appartenance - qui induit un cloisonnement hermétique
obligatoire - induit simultanément l'éclatement
du concept racial et son inapplication, par la mosaïque
combinatoire que présente l'individu : la race humaine
n'est pas une entité biologique.
|
Prenons
2 populations A et B dont on représente graphiquement les variations de
quelques caractères. Pour
population A gène Z, fréquence des caractères z1 =
30 %, z2 = 50 %, et z3 = 20 % gène V, fréquence des caractères
v1 = 5 %, v2 = 25 %, et v3 = 70 % Pour
population B gène Z : z1 = 20 %, z2 = 30 %, et z3 = 50 % gène
V : v1 = 70 %, v2= 25 %, et v3 = 5 % Oublions
maintenant les fréquences dans les groupes et tentons de trouver des individus
de la population A et de B, qui aient le couple de caractères "z2
et v2" : 1. Il y en a ! Il existe en effet statistiquement
12,5 % d'individus dans la population A et 7,5 % d'individus dans la population
B qui sous les deux critères/caractères considérés
sont strictement identiques ! Ni ces 12,5 % de A ni ces 7,5 % de B ne peuvent,
d'après leurs combinaisons, être assignés à A plutôt
qu'à B, mais aux deux populations A ou B... et c'est d'ailleurs le cas
pour chaque combinaison quelle qu'elle soit. Seules les fréquences varieront.
2. Prenons maintenant quelques couples mixtes entre population A et
B qui font des enfants. Y aura-t-il la possibilité des combinaisons z2
- v2 ? Bien entendu ! 3. Et maintenant quelques couples non mixtes
de la population A qui font des enfants. Y aura-t-il des combinaisons z2 - v2
? Aussi ! 4. Idem avec des descendants de couples de la population
B. C'est statistiquement quantifiable pour ces 4 situations. |
Les
combinaisons de A et B, les descendants de tous ceux-ci (2, 3 et 4) auront toutes
les combinaisons possibles de gène/caractère Z et V, sous différentes
fréquences. Dont certains individus issus de la population A comme B, d'autres
issus de couples A et B , qui seront "z2 - v2" quelle que soit leur
origine. Idem pour n'importe quelle variation. Au vu de ces combinaisons identiques
retrouvées partout, certains individus issus de métissage et d'autres
pas, à quelle "race" appartiennent-ils ?? Aucun
n'appartient à 100 % à un groupe : les individus appartiennent à
une combinaison de ces ensembles ! Un
exemple concret par la couleur de la peau - reflet des origines comme tout trait
physique hérité -, mais donné par de nombreux facteurs ajoutés;
et qui est surtout un résultat évolutif par la sélection
de préadaptations : obscurcissement progressif de la peau selon la latitude
(hormis le bronzage, qui quant à lui est une adaptation) au fur et à
mesure que les populations séloignent des pôles (f).
Déterminer l'appartenance catégorique à une race selon la
couleur de la peau d'un individu est une double ineptie : la couleur de la peau
- si cruciale et déterminante pour les thèses et divisions raciales
-, est aussi la meilleure réfutation de leurs catégorisations simplistes.
Tout autour de la planète, quel que soit le continent et les origines des
populations, elles ont toutes subi de notables variations de pigmentation. Idem
lorsque l'on tente d'organiser l'espèce humaine sous d'autres caractères,
comme les groupes sanguins ou facteur rhésus : s'ils sont bien des groupes
et sous-groupes sanguins et bien évidemment un critère naturel héréditaire,
le problème est le même que pour tout autre critère, comme
le profil du menton, la forme ou présence/absence des lobes d'oreilles,
etc.. On retrouvera chaque groupe sanguin dans chaque population humaine, dans
des proportions variables : un kenyan de Nairobi peut parfaitement être
de type A+ tout comme un londonien; alors qu'un autre kenyan de la même
ville et du même quartier (et de sa propre famille !) peut être d'un
autre groupe sanguin... Selon ce critère (groupe A+), le kenyan de Nairobi
appartient au même groupe naturel que le londonien. Moins amusant, on
se confronte à l'inadéquation des divisions raciales lorsqu'on est
en liste d'attente de greffe d'organes : hormis dans sa propre famille, on n'a
pas plus de chances de trouver un donneur compatible venant de sa propre région
que d'une autre partie du monde.
L'examen
génétique des populations humaines démontre
l'unicité, en mosaïque combinatoire, d'Homo sapiens
sapiens, sans aucune sous-espèce actuelle ¬
La
génétique des populations humaines fournit des résultats
surprenants. D'un côté les études les plus récentes
démontrent que l'être humain a une moindre diversité génétique
que bien d'autres espèces (l'ADN de deux humains diffère d'une paire
de bases sur 1000, tandis que ce serait de l'ordre de 1/500 chez le chimpanzé)
et d'autre part, que la plupart de changements se trouvent entre deux individus,
n'importe lesquels, de n'importe quelle origine "La
proportion moyenne de différences de nucléotides entre deux humains
choisis au hasard est systématiquement estimée entre 1/1000 et 1/1500.
Cette proportion est basse, comparée avec beaucoup d'autres espèces,
des drosophiles aux chimpanzés".
(7)
Ce
casse-tête s'explique en partie par les vagues migratoires
et un flux génétique constant. Comme déjà
dit et répété, cela n'exclut pas l'existence
d'un certain nombre de différences génétiques
(et morphologiques) inter populations, des différences
de fréquences, qui ont d'ailleurs été
utilisées pour reconstruire l'arbre phylogénétique-migratoire
des populations humaines. Arbres à ne pas mésinterpréter,
d'une part comme reflets graphiques de (l'existe des) races
humaines, ni d'autre part comme d'une phylogénie au
sens strict : ces arbres sont construits à partir d'échantillonnages
d'individus et de fréquences - de présence ou
absence - de caractéristiques déterminées
(échantillonnage ici aussi) : les résultats
sont alors le reflet d'un mix entre migrations et proximité
paléogéographique, rassemblements en agrégats
ethniques bio-culturels, et leur cascade de flux et recombinaisons
génétiques.
A)
Arbre simplifié des populations humaines, sous
une présentation classique par clades. Cet arbre
est la synthèse d'une analyse génétique
de 120 allèles polymorphes, parmi 42 populations.
Il présente les relations de parenté/proximité
entre populations. (L. Cavalli-Sforza et A. Piazza,
1988). Cet arbre n'est donc pas faux, il est scientifiquement
correct puisqu'il représente les relations et
distances moyennes qu'il lui est demandé de représenter
sur les critères considérés.
B) Sur la base du même arbre ont été
ajoutés (en rouge) une partie grossièrement esquissée des
grands échanges de migrants entre populations. Plus complet, cet arbre
comble graphiquement la lacune de l'arbre A, à savoir qu'il ne consiste
plus en une simple fission de populations, valable pour représenter les
relations entre taxons avec barrière reproductive accomplie mais peu démonstratif
de la complexité de la généalogie des populations humaines
- toutes interfécondes et le fruit d'échanges continus. C)
Toujours le même arbre mais encore plus complet et raffiné : on y
superpose d'autres métissages interpopulations et flux génétiques. |
On
pourrait continuer avec un graphique D, puis E, etc. augmentant
le réalisme et opacifiant encore plus la représentation...
Mais l'idée et tendance se dégagent déjà
dans le graphique C: "L'évolution des groupes
humains peut être comparée aux bras d'un fleuve
qui se séparent et se recombinent de nombreuses fois"
(8).
Qu'est-ce qu'un Péruvien de Lima ? Le résultat
d'une de ces recombinaisons de multiples bras : amérindien
inca + sénégalais + espagnol de Séville
? Mais qu'est-ce qu'un espagnol de Séville ? Le résultat
d'autres recombinaisons wisigoths, ibères, berbères,
etc. Le natif de Lima est avant tout lui-même, une combinaison
unique issue d'un puzzle de caractères...
S'ils
sont utiles pour tenter de reconstituer les grandes lignes
de l'histoire de notre espèce, les arbres de l'humanité
ne montrent pas l'absence/présence de caractères
déterminant une population, mais les mouvements et
proximité relatives, bio-culturelles et géographiques
de populations - par la fréquence de ceux considérés
entre populations. Conséquence : "Lorsque
le nombre de populations étudiées et que l'échantillonnage
d'individus considérés dans chaque population
est augmenté, on observe alors que seul existe un gradient
de variation entre les extrêmes géographiques".
(9). D'autre
part, ces tentatives de reconstitution phylogénique
sont toujours victimes d'un certain passif culturel et de
préconceptions du chercheur lui-même (!) qui
s'immiscent à plusieurs niveaux, tant dans la méthodologie
que dans l'interprétation de l'étude. On ne
peut totamenet se débarrasser de ces intrusions à
l'intérieur d'une espèce : l'hérédité
biologique est quantitative et fractionnée, alors que
les classements - même en populations très réduites
- sont qualitatifs. Les catégorisations tranchées
de l'esprit humain ne se concilient pas avec les gradients
combinatoires biologiques naturels : "Chaque
individu est génétiquement unique et présente
une combinaison originale de caractères physiques et
génétiques. On peut donc dire quil y a
actuellement 7 milliards de races, ce qui ne sert pas à
grand chose. Sinon, il est très facile de constituer
des systèmes de races en donnant de limportance
à certains caractères et en oubliant les autres.
Mais les multiples tentatives en ce sens montrent que la diversité
humaine est telle que lon obtient ainsi des classifications
très différentes selon le choix des caractères
utilisés. On peut
retenir que la diversité génétique humaine
varie de manière continue, dune population à
lautre, principalement en fonction de la géographie,
de lhistoire des peuplements et des conditions écologiques
de leurs lieux de résidence passés et actuels.
Ce que lon appelait types raciaux autrefois ne constitue
que les extrémités idéalisées
dune variation continue. Au sens scientifique, il
ny a donc pas de races chez les humains, bien que beaucoup
de caractères varient dun individu à lautre.
La situation est différente dans dautres espèces
où des populations ont été séparées
pendant longtemps et a sans doute été différente
chez les humains fossiles. Les Néandertaliens constituaient
au moins une race et peut-être même une espèce
différente." (10)
Les fréquences génétiques mesurent
la proportion d'une variante génétique sur le
total de variabilité présente dans une population.
Pour cette raison, les fréquences génétiques
peuvent être appréhendées comme la probabilité
qu'un individu ait une variante génétique selon
son origine ethnique-géographique. La génétique
des populations humaines peut alors être d'une aide
certaine à la médecine et au diagnostic comme
catalogue de facteurs de risque par exemple - certaines
maladies génétiques sont plus fréquentes
chez certaines populations. Toujours en gardant bien en tête
qu'il s'agit de fréquences et probabilités pour
des populations, on en déduit facilement que rien ne
remplace les cartographies familiales et encore moins un éventuel
profil génétique du patient.
Légende
A
) Schéma simplifié des migrations/diversification
des populations humaines.
B)
et C).
Ont ici été ajoutés, par des points
de différentes couleurs, les résultantes
des recombinaison/redistribution moyenne des allèles/individus,
suite à ces mouvements de populations (flux,
migrations, séparations, recombinaisons, etc.)
donnant des couleurs moyennes plus accusées aux
extrêmes - de flux continus allant dans différents
sens - qui ont bien entendu été très
grossièrement illustrés.
Chaque petit groupe de points dans ce graphique peut
représenter à l'envi une famille, une
tribu, ou un individu avec son pool génétique.
De (A) à (C), ce sont donc des graphiques représentant
les gros traits de l'histoire puis de la situation de
l'Humanité (C) en agrégats divers, à
partir de leur passé (A) à un temps et
localisation donnés.
D)
A partir de ce schéma, commence la racialisation
des agrégats, c-à-dire la transformation
mentale de l'humanité et de ses combinaisons
et populations en des groupes ordonnés, avec
leur part d'artificiel et d'arbitraire. Dès le
schéma D, la scientificité de l'étude
phylogéographique est transformée et aliénée.
E)
Les regroupements sont ici encore plus grossiers, et
à F).
On superpose simplement des types raciaux idéalisés
(en couleurs) et encore plus grossièrement symbolisés
(en N/B) selon les 3 à 5 anciennes divisions
traditionnelles. Ces regroupements en races sont - on
tente du moins de l'illustrer graphiquement ici - un
concept inadéquat, un contresens, et aurtout
un plombage pour comprendre l'histoire de notre espèce
et de sa diversité actuelle.
A
remarquer dans cette approche graphique : pour sa fabrication
grâce à un logiciel de traitement d'images
assez simple, les schémas D, E, et F ont été
recomposés par une texturisation en mosaïque
où les valeurs des pixels sont calculées
et assemblés en carrelages de valeur moyenne.
On se rend compte ici de l'extraordinaire analogie entre
la manière dont le logiciel calcule la moyenne
de différentes colorations d'une zone d'image
pour en faire un pavé uniforme avec une seule
couleur moyenne, et la manière dont les humains
font mentalement des regroupements avec part d'artificiel
et d'arbitraire d'individus et/ou de petits agrégats
populationnels (ensemble d'allèles/individus
ou petites populations/agrégats) , pour assigner
ces individus à un plus grand groupe donné.
Photoshop assigne donc des pixels de différentes
couleurs à un pavé de couleur moyenne
calculée (D et E), et notre cerveau fait à
peu près pareil, nous invitant à oublier
la réalité (A à C) de ce qui se
passe sous cette apparence "raciale" : les
extrémités d'une variation biogéographique
continue, transformés en races idéalisées
ou divisions raciales. |
Objection : Il
existe maintenant des cartographies des maladies selon les races humaines, comme
par exemple la maladie de Tay-Sachs, qui est très répandue chez
les Juifs Ashkénazes.
Cette affirmation est le typique tissu d'approximations et de contrevérités
où des éléments d'hérédité élémentaire
sont déguisés en démonstration raciale. Cette grave maladie
génétique dite de Tay-Sachs, est autosomique récessive, et
se développera chez les enfants homozygotes pour le gène incriminé.
Les porteurs d'un seul allèle n'en sont pas affectés. Les Juifs
Ashkénazes sont une communauté religieuse dont les membres sont
d'origines diverses mais qui, par la coutume religieuse de mariages intra communautaires
(des communautés souvent de petits effectifs), ont considérablement
augmenté l'homozygotie du gène mutant. La fréquence habituelle
de porteurs du gène est de 1/250, alors qu'elle est moyennement dix fois
plus élevée dans les communautés ashkénazes. D'autres
maladies génétiques récessives sont à leur tour plus
répandues dans des petites populations ou communautés pratiquant
le mariage intra communautaire que chez les autres. Rien de moins étonnant,
puisqu'il s'agit d'une prédiction élémentaire d'hérédité
mendélienne. Il s'agit donc encore ici de fréquence dans
les populations et non pas de "caractéristiques d'une race
humaine" : cette fréquence très élevée de
porteurs, et par conséquent des individus exprimant la maladie, se retrouve
d'ailleurs chez d'autres populations tels que les Canadiens français et
les Cajuns de Louisiane... Ajoutons que puisque cet allèle récessif
est répandu - sous des fréquences diverses - dans toutes les populations,
cela démontre autant l'aspect combinatoire des populations humaines que
l'inanité de l'objection transférée en "démonstration
raciale".
Objection finale : Stephen
Jay Gould était, comme Albert Jacquard et bien d'autres, un de ces culturalistes
gauchistes défenseurs de la pensée unique et du "politiquement
correct". Il était lui-même scientiste puisquil se réfèrait
à la science pour justifier ses vues idéologiques et sociales. Il
avait un agenda politique, ce quil disait est biaisé et orienté.
Cette affirmation n'est quune classique et récurrente
attaque ad hominem dépourvue de toute argumentation
sur la problématique du déterminisme biologique
et du racisme rattaché à ce dernier. Stephen
Jay Gould na jamais nié ses préférences
politiques et idéologiques ; il les a toujours admises
et a affirmé être conscient quelles ont
influencé ses travaux et même motivé lécriture
de son livre « La Mal-Mesure De LHomme ».
Mais il estime ne sêtre pas fourvoyé pour
autant, car les scientifiques sont eux aussi des hommes avec
leurs préférences et avec leurs motivations
qui influent inéluctablement leur travail.
Il
est préférable quun scientifique admette
dès le départ que ses préférences
influent voire motivent son travail et quil prenne alors
toutes les précautions nécessaires pour que
ni préférences ni motivations ne faussent les
résultats de ce travail. On ne peut guère reprocher
à Gould davoir eu une attitude malhonnête
ou déplorable dans ses travaux ; ceux-ci peuvent bien
sûr être soumis à la critique, mais les
préférences idéologiques de leur auteur
ne sont pas un motif valable de réfutation.
Par
ailleurs, S J Gould était un scientifique, pas un scientiste
: il a toujours insisté sur le fait que même
si les population humaines savéraient moyennement
franchement inégales face à ci ou à cela,
on ne doit pas s'en servir comme prétexte à
des inégalités sociales ni à des discriminations.
Et corrélativement aussi au niveau de l'individu, où
les différences ne sont plus des moyennes sur un échantillon
de critères, rien ne saurait justifier des inégalités
de traitement dans une société civilisée.
Il ne prétendait pas plus être le détenteur
de la Vérité avec un grand « V ».
Il savait que la science pourrait peut être un jour
lui donner tort (ce qui jusquici na pas été
le cas) concernant les prétendues différences
héréditaires interpopulations en matière
de capacité intellectuelle et comportements, affirmations
qu'il refusait et réfuta, et cest également
pour cela quil a toujours affirmé que les choix
moraux ne doivent pas se baser sur les découvertes
scientifiques :
"Ce serait un raisonnement extrêmement
pauvre et une stratégie pire encore, dutiliser
ce simple énoncé des faits de la biologie humaine
pour appuyer une doctrine morale ou politique concernant légalité
des chances ou des droits. Il se peut en effet que des conclusions
fondées sur lobservation auxquelles nous sommes
parvenus soient un jour remises en cause comme cest
souvent le cas en science. Nous nous verrions alors obligés
de justifier préjugés et apartheid (et peut
être même pour notre propre perte, car qui sait
qui se retrouverait au bas de léchelle). Je ne
suis pas philosophe de léthique. Mais je peux
seulement considérer légalité des
chances comme un droit inaliénable, universel et sans
rapport avec le statut biologique des individus." (11)
Conclusion
provisoire
... ¬
Certaines personnalités
défendant avec acharnement le concept de races humaines
ne sont pas idéologues ni racistes pour un sou, y adhérant
malgré leur notoire incapacité à pouvoir
l'expliciter ni le justifier avec clarté : elles y
adhèrent par les mêmes sempiternels mauvais raisonnements
et les mêmes amalgames examinés dans cette page,
dont le fumeux "races = n'importe quelle subdivision".
Leurs discours et raisonnements sont parfois difficiles à
déconstruire vu la polysémie entretenue du terme
"race", dont le sens véhiculaire est versatile
et variable selon les langues mais aussi, parfois, par la
conviction primordiale et fondatrice que les gens niant la
pertinence scientifique du concept de races humaines, seraient
en fait des idéologues égalitaristes, aveuglés
par leur bien pensance... Si certains le sont, que peut bien
signifier "égalité biologique"
et "égalitaristes" dans une société
qui maîtrise et pratique les transfusions sanguines
? Mystère.
L'égalitarisme biologique, si souvent invoqué
en guise d'objection définitive, n'a
pas plus de sens que l'inégalitarisme : Ce sont avant
tout les droits, les lois, qui font l'égalité
(et l'inégalité à combattre) entre les
humains. Du moment qu'aucun individu n'est biologiquement
identique à un autre ; que nul ne nie l'existence de
différences génétiques et morphologiques
entre les individus ; ni les différences moyennes entre
n'importe quel regroupement d'humains - la question n'est
tout simplement pas là. Objecter le présupposé
de leur "idéologie égalitariste" à ceux réfutant
le concept de races biologiques divisant l'Homo sapiens,
est une mise au vestiaire de la réflexion et compréhension
mais aussi une insertion d'idéologie par des gens se
défendant de toute immersion idéologique dans
les sciences...
Comme
nous l'avons vu dans cette page faisant un modeste tour de
la question sous différentes vectorielles : Ni les
données du racialisme/racisme « scientifique
» nont de base scientifique solide ; ni les divisions
de notre espèce en "races" n'a de sens ni
utilité biologique et scientifique ; ni les récurrentes
propositions d'organisation de la société relatives
à leurs données, n'ont de justification autre
que des aspirations et idéaux personnels. Il ne sagit
ni plus ni moins que dincursions idéologiques
dans le domaine scientifique. Ces incursions sont particulièrement
dommageables et dangereuses : ce sont des idéologies
rac(ial)istes et discriminatoires, politisées, le plus
souvent ultra-libérales et parfois ouvertement eugénistes,
qui cherchent aujourdhui à regagner aussi bien
en crédibilité politique quen légitimité
scientifique. D'aucuns appellent "la nouvelle droite"
ce mouvement néo-conservateur.
Hans,
Rafael Terrón,
collaboration de Thomas Zartregu et
Mouette
_________________________________
Quelques réflexions et objections de
sommités :
http://www.snes.edu/observ/spip/IMG/pdf_Racisme_-_Tort.pdf
PATRICK
TORT
(extrait dun entretien publié en 1998)
UNE ARGUMENTATION EFFICACE CONTRE LE RACISME
(Schéma dune démonstration)
Question
: Existe-t-il plusieurs « races » humaines
? Quelle est la pertinence de ce concept et quelle peut
être aujourdhui largumentation efficace
contre le racisme ?
PATRICK
TORT : Même sil est entendu que dans
le mouvement de lévolution, les divisions
classificatoires nont quune valeur temporaire
et technique, il y a encore un sens naturaliste à
dire quil y a une seule espèce humaine,
et que cette espèce, comme à peu près
toutes les espèces biologiques, comprend des
variétés. Dans la tradition naturaliste,
« race » est un synonyme de « variété
». Aucun naturaliste sérieux nira
prétendre quil ny a pas de variétés
(de « races ») dans lespèce
humaine. Or depuis une vingtaine dannées,
une mode, fortement soutenue par une opinion humaniste-progressiste
en quête de certitudes faciles et répétables,
a imposé lidée que les races, en
dépit de lévidence visible, nexisteraient
pas, eu égard à des déterminants
cachés révélés par la génétique
biochimique et lanalyse des échantillons
sanguins. Et que, en conséquence, le racisme
serait une sottise réfutée par la biologie.
Cette idée, puissamment vulgarisée, a
constitué largumentaire dun antiracisme
accordé au réductionnisme biologique dominant,
et porté par quelques personnalités médiatiquement
agréées (Albert Jacquard, André
Langaney, etc.) dont la culture épistémologique
nétait sans doute pas à la hauteur
de lexcellence affichée de leurs intentions.
On a ainsi fondé toute largumentation antiraciste
sur laffirmation quil est absurde dêtre
raciste puisque les races nexistent pas.
La
conséquence logique de cette argumentation est
quelle se retourne immédiatement contre
la cause quelle prétend servir : si daventure
les races existent, alors on peut être raciste
sans être forcément un sot. Or il ny
a vraiment aucune raison sérieuse pour en démentir
lexistence (même si le mélange a
fait son oeuvre depuis des temps immémoriaux,
ce qui condamne absolument toute idée de «
pureté »), et le choix artificiel de micro-critères
hémotypologiques ou génétiques
nest quun artifice classificatoire qui ne
saurait effacer la réalité des différences
morpho-anatomiques, voire physiologiques héritables
(il y en a, telle la présence ou labsence
de lactase intestinale suivant les populations humaines)
qui persistent à se manifester entre les variétés
qui composent la mosaïque de lespèce.
Ceux qui ont défendu comme une réfutation
scientifique sophistiquée et davant-garde
cette version de lantiracisme fondée sur
un déni parfaitement suspect en tant que tel,
ont non seulement engagé lopinion publique
progressiste sur une voie désastreuse (celle
dune « idéologie progressiste dominante
» dont il faudra creuser le concept), mais permis
tous les succès à venir de la propagande
des extrêmes-droites racistes, qui na plus
quà affirmer brutalement la réalité
biologique des races (qui est un fait « visible
», accessible au « bon sens ») pour
autoriser le racisme. En outre, cette argumentation
oublie que le racisme sadresse à des individus
entiers - cest-à-dire à des organismes
complets, à des phénotypes (biologiques
et culturels) -, et non à des caractères
biochimiques relevant dun niveau dintégration
inférieur (et du reste « invisibles »).
Jai
appris de Darwin (qui était, contrairement à
ce que prétend une tapageuse ignorance, vigoureusement
opposé au racisme, et qui était bien placé
pour savoir que ce qui est condamnable dans cette idéologie,
cest, à la base, lidée fixiste
dune permanence héritée de lorigine
et porteuse dune destinée identitaire)
quelle peut être largumentation juste et
efficace - car une argumentation fausse ne peut être
efficace que momentanément, au risque dapparaître
ensuite comme une tromperie - contre cette « pragmatique
des pulsions » (autre concept à creuser)
qui constitue le discours-action du racisme.
Dans
lanthropologie de Darwin, la sélection
naturelle sélectionne les instincts sociaux,
qui engendrent au sein de lhumanité lépanouissement
des sentiments moraux, et en particulier celui dune
« sympathie » altruiste et solidaire dont
les deux principaux effets sont la protection des faibles
et la reconnaissance indéfiniment extensible
de lautre comme semblable. Ce mouvement, corrélé
à celui du développement de la rationalité,
caractérise le progrès de la civilisation,
au sein de laquelle léducation et la morale
ont supplanté la sélection naturelle.
Un « civilisé » qui traiterait un
homme dune autre race ou culture comme un animal
domestique ou comme un inférieur-né régresserait
donc vers la barbarie.
Il
y a là de quoi faire réfléchir
lextrême-droite, si jamais elle en est capable.
Et de quoi convaincre les antiracistes « médiatiquement
agréés » quau lieu de nier
lexistence et la réalité évolutive
des races, il eût été, pour eux
comme pour elles, plus honorable et plus utile de les
reconnaître et de les aimer.
Patrick
Tort |
Réponses et commentaires
de rationalisme.org, au texte de Patrick Tort ¬
:
Réponse de Hans :
L'affirmation qu'il n'y a pas de races humaines est souvent
mal comprise et décriée, à mon avis pour
deux raisons principales :
1. Il existe des différences phénotypiques visibles
interindividus, intergroupes ethniques et interpopulations.
2. Certains bien pensants ont en effet abusivement utilisé
l'absence de races humaines comme argument contre le racisme
en général; d'autres ont en effet dit que le
racisme est con, simplement parce qu'il n'y a pas de races
humaines, ce d'une manière si simpliste que cela pouvait
laisser sous-entendre que si il y en avait, le racisme serait
intelligent...
L'inexistence
des races au sein de l'espèce humaine, telle que nous
la soulignons dans cette page se situe sur le plan scientifique,
biologique et taxinomique. Nous ne nions pas l'existence de
variations génétiques et phénotypiques,
ce serait effectivement stupide, mais nous nions que ces différences
permettent de définir des "races", telles
que nous l'entendons pour les races domestiques, aux modalités
particulières. Quelles seraient concrètement
les "races" en question ?!
Le problème est que Patrick Tort semble mettre en équivalence
le terme races avec l'existence de variétés
(entendons par là par l'existence de variabilité
ou polymporphie) au sein de l'espèce humaine. Confusion
assez commune à l'époque de Darwin, mais néanmoins
fausse. Car le fait qu'il y ait de la variabilité au
sein d'une espèce, d'une population, ou interpopulations
d'une même espèce, ne suffit pas à la
diviser objectivement en différents groupes biologique
ni en races. La division risque d'être arbitraire et,
paradoxalement, de ne pas donner une image correcte de la
variabilité et de sa répartition au sein de
l'espèce étudiée. C'est le cas lorsque
l'on tente de diviser l'espèce humaine en "races".
Pour
le comprendre, prenons l'exemple d'une division en race communément
admise au sein de l'espèce humaine - à savoir
"Race Noire, Race Blanche et Race Jaune" Pareille
division fausse totalement la diversité réelle
et la répartition réelle de la diversité
au sein de l'espèce humaine, et j'ai bien dit totalement.
Ceux qu'on appelle "Race Noire" par exemple, même
en se limitant aux seuls subsahariens, est constitué
de populations très diverses entre elles. En fait,
certaines populations ou individus subsahariens peuvent même
- selon la tranche de critères considérés
- être plus proches génétiquement et phénotypiquement
d'autres population dites "Blanches", "Moyen-orientales",
que d'autres populations dites Noires elles aussi !
Beaucoup d'adeptes du classement de l'espèce humaine
en races l'avaient bien compris, il multiplièrent alors
le nombre de races au sein de l'espèce humaine en allant
jusqu'à en définir plusieurs dizaines voir même
plusieurs centaines : les classements se contredisant les
uns les autres et rendant d'autant moins appréhendable
la diversité réelle existant au sein de l'espèce
humaine.
Aujourd'hui,
nous le savons, la diversité de notre espèce,
vague reflet de notre histoire palogéographique et
évolution passée, se répartit de manière
floue notamment de part les flux génétiques
et recombinaisons, géographiquement disparate et, contrairement
aux races d'élevage comme le chien, avec une diversité
en mosaïque combinatoire, majoritairement située
intragroupe, avec des ascendances géographiques plurielles
dont on retrouve les traces dans le génomes d'individus
sensés appartenir pleinement à une race supposée.
Nous voyons qu'en fait la division en "races" pour
l'espèce humaine est inutile, illusoire, et n'apporte
rien d'autre que confusions et fausse représentation
de la diversité phylogénétique de l'espèce
humaine.
|
|
|
Quelles
races ces jeunes femmes ? En êtes-vous sûr
? |
Et
donc, objectivement, nous ne pouvons qu'oublier toute idée
de classement de l'espèce humaine en races. Mais attention,
cela ne constitue pas un argument contre les racismes. Le
racisme ne se base pas sur des réalités objectives
et scientifiques pour se justifier et exister, mais plutôt
sur des préjugés, sur des éléments
contingents et locaux constitués en généralités,
sur des propagandes idéologiques et politiques, ainsi
que sur certains aspects particulièrement bas de notre
Nature Humaine !
Le racisme est un travers malheureusement endémique
qui, souvent, tente de se justifier par les sciences. Et c'est
ce point-là que nous avons traité dans cette
page consacrée au "Racisme Scientifique".
Comme précisé en prologue sur cette même
page, il ne s'agit pas de la réfutation du ou des racismes."
Hans
Réponse de Rafael :
Monsieur Patrick Tort, vous dites : "Dans
la tradition naturaliste, « race » est un synonyme
de « variété ». Aucun naturaliste
sérieux nira prétendre quil ny
a pas de variétés (de « races »)
dans lespèce humaine. On ne saurait comprendre
en vertu de quel privilège contraire à la loi
de diversification lespèce humaine, répandue
sur toute la surface de la Terre, serait à peu près
la seule à nen pas comporter. "
Je
suis bien navré Monsieur Tort, mais tradition [naturaliste]
et sciences ne font pas bon ménage. Navré encore,
car "variétés" est un terme
généraliste et indéfini, pouvant faire
référence aux variétés de n'importe
quel taxon, allant jusqu'à l'individu... Si race est
pour vous synonyme de variété, vu qu'un individu
est lui aussi une variété unique de l'humain,
il est donc une race unique lui aussi avec sa propre combinaison
allélique, unique, qui le distingue de tout autre (excepté
peut-être d'un éventuel jumeau monozygote...).
En poussant votre réflexion traditionaliste, nous serions
alors 7 milliards de races : la mienne, la vôtre, celle
de vos amis respectifs, celles de chacun de nos enfants, etc.
Bref, les divisions sous amalgame se mordent la queue ad
eternam et ne peuvent pas s'en sortir.
Si démontrer que le concept de races ne s'applique
pas à une espèce n'ayant jamais subi de procédés
d'élevage domestique (ce par des critères bien
précis sur les modalités et conséquences
de l'élevage domestique et sélection artificielle)
mais subissant au contraire un flux génétique
interpopulations plutôt continu, bien que variable et
discontinu par le passé, ajouté à une
assez récente origine chez un groupe fondateur très
restreint (quelques milliers d'individus il y a environ 70
000 ans) comme c'est le cas de notre espèce, ne va
pas certainement pas supprimer le racisme sur terre - ce qui
est exact - ; persévérer dans l'amalgame frisant
l'illettrisme scientifique ne va pas non plus contribuerà
réduire le racisme. A la limite, on pourrait dire que
la fabrication artificielle des races humaines participe plus
au racisme que l'inverse.
|
Quelle
race ce jeune homme ? |
Jusqu'à
aujourd'hui, encore personne n'a réussi à encadrer
précisément le moindre groupe d'objets, - les
individus, composés à leur tour d'allèles
recombinés - allèles ou caractères qui
existent dans chaque population en des % variables. C'est
mathématiquement impossible de faire des groupes distincts
qui ne soient pas artificiels : ils seront tous des regroupements
sous critères choisis, avec leur part d'arbitraire
obligatoire. Regroupements et arbitraire, tel que je l'entends
ici, est un concept proscrit en taxinomie. Ces recombinaisons/redistribution
d'allèles faisant de chaque groupe un ensemble d'individus
aux combinaisons moyennes et auxquelles aucun individu ne
correspond ; cela donne à chaque individu sur terre
une appartenance à chaque groupe de part sa combinaison
allélique unique, par proportions quantifiées
en %, pour chaque critère considéré !
C'est une loi mathématique élémentaire,
qui était valable à l'époque d'Albert
Jacquard, et qui sera valable dans 2000 ans. Ça ne
changera jamais. Les Jacquard, Lewontin et Co avaient raison
il y a 20 ans, et ce n'est pas demain la veille qu'ils auront
tort. Ne vous en déplaise Patrick Tort, qui aviez
pondu cette merveille de pamphlet il y a déjà
une bonne dizaine d'années.
On
ne l'a pas ainsi formulé dans cette page de synthèse,
mais on peut le faire à travers cette réponse
: la race n'est qu'une conception psychogénérique,
formulée en groupe défini seulement sur les
résultats d'organismes croisés desquels on exclut
les caractère non désirés. Lorsque ce
concept race est posé sur, ou est tenté de s'appliquer
à la situation d'Homo sapiens, de Rattus
norvegicus ou de Musca domestica p.e., ces groupes
raciaux seront tous fracturés, justement par ces caractères
portés par des individus que l'on ne peut en exclure.
Car il est impératif, selon le principe de divisions
raciales humaines, de faire appartenir tout le monde à
une race ou une autre. Or si on peut en effet le faire pour
les races domestiques de chiens en excluant un individu hors
du canon [de son qualificatif] de race avec pedigree etc.
=> un chien qui sera déclaré bâtard
en quelque sorte, et exclu de reproduction p.e. ; nous ne
pourrions le faire pour l'homme car nous serions sinon tous
des "bâtards". Si on appliquait ce principe
d'exclusion selon X critères convenus pour les races
domestiques, tous nos caractères étant justement
susceptibles d'exclusion, chaque individu serait ainsi exclu
de son groupe - par un ou de nombreux caractères. En
fait, c'est la division en races qui éclate en pièces,
car elle n'est pas ici division scientifique, pas plus que
la "race des albinos".
Monsieur
Patrick Tort, vous dites : "Et
quen conséquence le racisme serait une sottise
réfutée par la biologie. Cette idée,
puissamment vulgarisée, a constitué le fonds
de commerce de généreux antiracistes (Jacquard,
Langaney, etc.) dont la culture épistémologique
nétait sans doute pas à la hauteur de
lexcellence affichée de leurs intentions. On
a ainsi fondé toute largumentation antiraciste
sur laffirmation quil est absurde dêtre
raciste puisque les races nexistent pas. Insistons là-dessus
: dans ce type dargumentation, le racisme nest
pas scandaleux (ou sil lest, il lest en
plus et par ailleurs, mais on ne dit pas pourquoi) : il est
bête."
La
culture épistémologique de Jacquard ou Langaney,
je n'en sais rien et je n'ai pas le goût aux supputations
gratuites. En revanche, à lire vos propos ici, ajoutés
à ce que je connais de vous à travers vos écrits
(je vous lis car j'aime ce que vous faites), ça donne
tout de même l'impression que la vôtre est un
peu inondée de relation fusionnelle avec Charles Darwin,
non ?
Votre interprétation qu' "il
serait absurde d'être raciste car les races n'existent
pas", n'est que votre interprétation
toute personnelle de réflexions scientifiques d'autrui
que, si vous les avez lues n'avez en aucune manière
critiquées ici, ni réfutées, et pas même
abordées - excepté par votre cocasse argument
sur la tradition naturaliste. Argument que vous auriez
mieux fait d'énoncer comme ordre ou raison d'état
car - à la limite - il aurait été moins
ridicule que lorsque par la suite vous essayez de le justifier
par le raccourci "races = variétés".
Vous
reprochez à Albert Jacquard et André Langaney
de se laisser induire en erreur, de se laisser guider par
leurs positions et leur bienpensance en quelque sorte.
Or
à lire la vacuité de vos réflexions,
on pourrait tout autant se dire que vous vous laissez guider
par les vôtres; c à dire par cette construction
mentale que la couleur de peau et les différences que
vous percevez interindividus et interpopulations humaines,
génèrent dans votre esprit : en fait, vous répétez
ici que les races existent, vous basant sur l'évidence
qu'elles existent car des différences existent entre
humains... C'est sans doute cela que vous appelez "la
tradition naturaliste" ?
Mais si on vous pose la question : Quelles races existent
? Combien ? Lesquelles ? Sous quels critères ? Je suis
persuadé qu'une longue hésitation guidera elle
aussi vos éventuelles réponses pour le moins
balbutiantes... Là il n'y aura plus de tradition naturaliste,
car vous n'oserez sans doute pas énoncer "les
jaunes, les noirs et les blancs", n'est-ce pas ?
Alors, 3 races ? 5 races ? 7 races ? 15 races ? 40 races ?
489 ? 490 avec les Basques ?
Puisque
vous êtes un épistémologue mondialement
reconnu en République française, vous devriez
fort bien comprendre - c'est le minimum syndical - qu'en sciences
biologiques, les objets et entités biologiques sont
tous matériels. Comprendre que la taxinomie, généalogie,
phylogénétique, traitent de groupes naturels
et physiques, d'ascendants ou descendants ayant ou ayant eu
une existence avérée, même si elle peut
être formulée hypothétiquement (le cas
des ancêtres communs p.e.), en probabilités (la
quantification en % d'allèles zY) ou graphiquement
(les nuds dans les clades p.e.) car elles répondent
à des règles précises. Et que d'une manière
plus générale, lorsque l'on affirme que quelque
chose de biologique existe, sans pouvoir ni le délimiter
ni même le décrire, c'est en fait la démonstration
que son existence est plus fantasmagorique ou rêvée,
que physique. Si
les groupes races humaines sont des entités scientifiques,
des groupes naturels, et ne sont pas un regroupement ou assortiment
artificiel, quelle difficulté y aurait-il à
proposer la race des 6 jeunes femmes illustrées dans
cette page ?
Plus
en rapport avec notre sujet, si vous dites que les "races
humaines existent", en vous basant sur l'évidence
qu'elles existent, sans les énumérer ni les
décrire, ni proposer quelques éléments
de délimitation et description ayant un minimum de
précision, c'est tout simplement un blablatage avéré.
Epistémologiquement, je ne saurais pas vous dire comment
cela s'appelle, mais au basket ça s'appelle "zéro
panier". J'ai
la sensation à vous lire (une donnée physiologique)
que parmi les personnes ici citées, la plus succube
de ses préjugés et victime de simplisme, n'est
pas Jacquard ni Langaney.
Plus
étonnant encore, vous dites :
"
La conséquence logique de cette argumentation est quelle
se retourne immédiatement contre la cause quelle
prétend servir : si les races existent, alors on peut
être raciste sans être forcément un sot.
Or il ny a vraiment aucune raison valide pour en démentir
lexistence (même si le mélange a fait son
oeuvre depuis des temps immémoriaux), et le choix artificiel
de micro-critères hémotypologiques ou génétiques
nest quun artifice classificatoire qui ne saurait
effacer la réalité des différences morpho-anatomiques,
voire physiologiques héritables (il y en a, telle la
présence ou labsence de lactase intestinale suivant
les populations humaines) entre les variétés
qui composent la mosaïque de lespèce. "
Avant
de démentir ou avaliser l'existence de "n"
races humaines, il faudrait que l'on sache de quoi vous parlez,
en quelle époque, et en les désignant clairement
(puisque c'est si clair que cela à vos yeux....) .
Je réitère donc (hormis les métissages,
pour vous faciliter le travail) : Lesquelles ? Combien ? Qui
en fait partie ? Où sont-elles localisées, et
à quel moment de notre histoire ?
Vous
parlez aussi de mosaïque de l'espèce, termes que
j'approuve. Mais est-ce cela que vous appelez "races
humaines" ?
Un déficit de lactase permettrait-il de définir
les "races" lui aussi ? Carence, absence ou présence,
selon les populations de l'espèce ? Ou selon les races
? Ne vous mélangez-vous pas un peu les pinceaux ?
La formule suivante "Selon les individus, à des
prévalences diverses selon les échantillons
de population", y avez-vous réfléchi ?
Populations = race, aussi ?
Mais qu'est-ce qui n'est pas "race" pour vous ?
Et pourquoi cette difficulté à les désigner
?
|
|
|
Je
vous présente Celia : Elle a un déficit
en lactase et je n'en ai pas. Il s'agit d'une de mes 2
soeurs. Au fait, à quelles races appartiennent
ces 3 filles d'après vous ? En êtes-vous
sûr ? |
Monsieur
Patrick Tort, vous dites aussi : "
[...] Ce mouvement, corrélé à celui du
développement de la rationalité et de lorganisation
de la vie sociale, caractérise le progrès de
la civilisation. Un « civilisé » qui traiterait
un homme dune autre race comme un animal domestique
ou comme un inférieur ne régresserait donc vers
la barbarie. Il y a là de quoi faire réfléchir
lextrême-droite, si elle en est encore capable.
"
Très
belle idée ! Je me joins à votre rêve.
Ajoutons quelques lapins roses, un chat transparent, des reines
de coeur rouges peintes en blanc, et l'extrême-droite
- n'y voyant que du feu - peindra le reste du monde en jolies
couleurs de l'arc-en-ciel aux courbes bien courbes. Ce sera
l'avènement de l'extrême-courbe.
A
quoi vous ajoutez : "
Et de quoi convaincre les antiracistes de laboratoire quau
lieu de nier lexistence des races, il eut été
pour eux plus honorable, moins dangereux et plus utile de
les reconnaître et de les aimer. "
C'est
très aimable à vous de conclure en disant au
monde entier ce qui est utile et moins dangereux, et ce qu'il
devrait aimer. Permettez-moi tout de même de vous rappeler
que l'idée de races humaines n'a pas été
inutile à l'esclavage, ni à la ségrégation
raciale, ni aux colonisations, ni aux discriminations sociales,
raciales, ni aux grands théoriciens des races humaines,
dont Adolph Hitler fut sans aucun doute un éminent
épistémologue théoricien puisqu'il se
basa sur l'évidence raciale et sur la tradition naturaliste,
raciale et antisémite... En attendant qu'on me démontre
l'existence scientifique des races humaines, avec si possible
claire et nette délimitation, je patienterai avec un
peu de matière sur les dégâts et la dangerosité,
la vacuité aussi, de l'idée "d'inexistence
biologique des races humaines"... Voyez-vous, non
seulement votre argumentation dans ces deux sens est vide
de matière, mais le mot race appliqué à
l'humain est lourd de symboles et de mauvais souvenirs. Pourquoi
vouloir le réhabiliter envers et contre tout bon sens
- parce que certains idiots considèrent que nier l'existence
de races humaines serait une manière de réduire
le racisme ? C'est là tout votre raisonnement, dont
je me permets ici de synthétiser l'argumentation :
<< 1. Les idéalistes niant l'existence des
races humaines ont tort car les races existent. 2. Les races
existent donc ils ont tort de se laisser aveugler par leur
idéalisme. 3. Car si les races existent alors cette
négation est inefficace. 4. Il vaut donc mieux reconnaître
les races humaines et les aimer. >>
Y
reconnaissez-vous un peu votre texte ? Moi je l'y reconnais
- j'ai pourtant tenté d'éviter la caricature
mais cela y ressemble tout de même ; et vous n'êtes
pas le premier ni le seul à réfléchir
ainsi. Un best seller sur le racisme (12)
, propose à peu près la même réflexion
dans un de ses chapitres, vectorisable comme argument corroborant
l'existence des races humaines, qui est justement de proposer
que les autres sont des idéalistes aveuglés,
et bien mal inspirés. Réflexion amplement répétée
par d'autres, et trop souvent formulée en insinuation
que, "en vrai", les races humaines seraient une
réalité. Ce que vous proposez ouvertement
dans votre texte.
Mais
où va-t-on avec ce genre de réflexions en ellipse
M. Tort ?
Pour
conclure, je vous propose à mon tour d'apprécier
les différences individuelles, sans pour autant stigmatiser
ni réduire des individus à un amour d'opérette
de par leur soi-disant appartenance raciale supposée
ou (pas mieux) par la sensation de regroupement que vous souffle
leur couleur de peau ...
Non, je n'aime vraiment aucune race humaine monsieur Tort
; je ne les aime pas ni ne les déteste non plus. Je
comprends bien que vous êtes rempli de bonnes intentions,
mais vous en reprochez aux autres les leurs. Non, je ne suivrai
pas vos conseils. Non seulement car ils sont nourris d'idéologie
et/ou de stratégie, mais plus simplement car je ne
les trouve pas de bon sens et, surtout, car la division de
l'humanité par races (voir cette page dédiée
au racisme scientifique pour plus de détails) n'a tout
simplement aucun sens à mes yeux. Encore moins lorsqu'un
impose un sentiment dessus.
Aucun
sens pour moi que d'aimer les races, sauf peut-être
esthétiquement lors d'expositions félines, en
admirant ce que la sélection et fixation de caractères
peut faire sur les chats. Mais sélection n'est pas
synonyme de recombinaison. Combinaison de caractères
qui, chez les femmes ci-dessus par exemple, sont extrêmement
séduisantes. Chaque
combinaison étant unique, je me passe fort bien du
concept de race pour admirer leur beauté individuelle.
Lesquelles de races ici, par ailleurs ?
Rafael
Terrón
http://acces.inrp.fr/santo/pedagogie/entretiens/entretien-avec-guillaume-lecointre
ENTRETIEN
AVEC GUILLAUME LECOINTRE (SYSTÉMATICIEN) (extrait)
Question
posée à Guillaume Lecointre : Peut-on,
en quelque sorte, enseigner la biodiversité de
façon plus neutre ? Est-ce que l'on a intérêt
et est-ce qu'on peut le faire facilement ?
GUILLAUME
LECOINTRE : [...] Pour prendre un autre exemple,
il relève de la biodiversité de ce qui
relève également de la notion de race.
Il est vrai que le mot « race » est tellement
chargé sur le plan moral et politique qu'il est
quasiment impossible d'en parler scientifiquement. Alors
qu'en réalité, la question de la race
en sciences n'est qu'une affaire de conventions de langage.
Si l'on admet que l'homme, Homo sapiens sapiens, a une
histoire à travers les âges et les continents,
car comme toute espèce l'Homme a des trajets
paléogéographiques et une histoire phylogéographique,
des groupes ont dû, au cours de l'histoire, se
distinguer sur le plan des gènes, sur le plan
du physique, sur le plan de la langue. Aujourd'hui,
les populations humaines se croisent à nouveau
grâce à la multiplicité des moyens
de transports existants. Donc, effectivement, nous pouvons
dire que nous faisons tous partie d'une seule et même
espèce. Mais que nous appelions les groupes paléogéographiques
passés et encore identifiables aujourdhui
« groupes », « races », «
ethnies », « entités » X, Y
ou Z, l'historien, le préhistorien, le paléoanthropologue
ou le généticien des populations humaines
doivent pouvoir en parler. S'ils utilisent le mot «
race », il y a une levée de boucliers.
En fait, c'est parce que le mot race est chargé
lourdement d'un sens moral et politique. Si on ne dissocie
pas le champ moral et politique du champ scientifique,
la science ne peut plus sénoncer, ou, bien
pire se fait dicter de lextérieur, par
le moral et le politique, ce qu'elle doit trouver sur
le monde réel. Dès lors c'est une science
corrompue. Car je vous rappelle qu'en science, ce qui
motive les chercheurs, c'est d'abord un scepticisme
initial sur les faits : ce que lon démontre
finalement n'était pas écrit, ni dans
un texte sacré, ni dans un texte de loi, ni dans
une injonction morale.
Certains
pensent quil ne faut pas être raciste car
« la science a démontré que les
races n'existent pas ». Il n'y a pas pire raison
à évoquer. Est-ce que ça voudrait
dire que si la science disait que les races existent,
alors il faudrait être raciste ? Les raisons pour
lesquelles il ne faut pas être raciste, ce sont
des raisons morales et politiques, essentiellement,
ce ne sont pas des raisons scientifiques. En fait la
science ne traite que de faits, elle n'a rien à
dire sur le plan moral et politique.
Il y a donc nécessité, à mes yeux,
et dans l'éducation en particulier, à
différencier les discours moraux et politiques
des discours sur les faits scientifiques. Comme les
bonnes raisons de ne pas être raciste sont morales
et politiques et non scientifiques, les bonnes raisons
de protéger la biodiversité sont morales
et politiques, elles ne sont pas scientifiques.
Guillaume
Lecointre |
Réponses et commentaires
de rationalisme.org, au texte de Guillaume Lecointre ¬
:
Réponse de Rafael :
Monsieur Lecointre,
je suis conscient que l'extrait choisi est celui d'une interview
n'ayant pas pour thème la division en races chez les
espèces. Mais permettez-moi de m'en servir pour quelques
réflexions.
Je
suis en phase avec vous que les scientifiques doivent pouvoir
parler de tout ce que l'on pourrait appeler des ensembles
ou, plus précisément pour ce qui nous concerne
ici, des ensembles phylogéographiques. En parler, car
les sciences du vivant en particulier ne sont pas que des
schémas, des graphiques, des chiffres et formules mathématiques,
des données et observations brutes, mais aussi et surtout
des explications et réflexions fortement verbalisées.
En
parler certainement donc, mais en parler avec les termes les
plus appropriés serait plus judicieux : Si un texte
ou une personne montrait deux ensembles comprenant l'un un
lézard et un dinosaure, l'autre un oiseau, et les dénommait
"Ces 2 reptiles-là et cet oiseau",
vous réagiriez sans aucun doute pour lui corriger ses
erreurs n'est-il pas ? Vous la lui corrigeriez peut-être
par des termes comme lépidosauriens, archosauriens,
groupe paraphylétique, etc. Non ?
De même, si une homoplasie était indûment
appelée synapomorphie lors d'une discussion, vous seriez
en droit de réagir, car la nuance est scientifiquement
très importante ici aussi, pour ce qui concerne la
systématique phylogénétique. Non ?
Tout cela pour vous rappeler ce que vous n'ignorez pas : les
termes ont une importance capitale en sciences ; les distinguer
et les utiliser à bon escient, tout autant.
Vous
dites plus haut : " Mais que
nous appelions les groupes paléogéographiques
passés et encore identifiables aujourdhui «
groupes », « races », « ethnies »,
« entités » X, Y ou Z, l'historien, le
préhistorien, le paléoanthropologue ou le généticien
des populations humaines doivent pouvoir en parler. "
Monsieur
Lecointre, auriez-vous l'idée de désigner des
chiens de la race Dobermann par le qualificatif d'ethnie ?
"L'ethnie des chiens Dobermann ?". Par le
qualificatif de "groupe paléogéographique"
? "Le groupe paléogéographique des chiens
Dobermann" ?
"La population des Saint-Bernard" ? Mais
où se trouve-t-elle ?
Non
monsieur Lecointre, vous constatez facilement que ces termes
ne sont pas appropriés ici. Et vous diriez comme tout
le monde "la race des Dobermann", sous peine de
risquer le plus grand ridicule scientifique. Et des ricanements
tout ce qu'il y a de plus scientifiquement mérités.
Un bon éleveur canin ricanerait, un bon vétérinaire
et un bon généticien ricaneraient, un bon contrôleur
de bus ricanerait tout comme un bon médecin, et comme
toute personne avec de bonnes connaissances en cette matière,
sur les procédés de sélection et création
de races domestiques.
Ils auraient tous raison de rire puisque la race Dobermann
fut créée autour des années 1865 par
Louis Dobermann à partir du croisement et sélection
de caractères de Rottweiler, Pinscher et peut-être
quelques autres.
Quelle
est la pertinence d'amalgamer ici race et ethnie ? Race et
groupe phylogéographique ?
S'il est vrai que les Rottweiler actuels descendent bien de
leurs ancêtres du XIX s., en quoi est-ce que la race
Rottweiler est le reflet de la phylo-paléogéographie
? En quoi est-ce utile de tout mélanger monsieur Lecointre
?
Mêmes questions, par d'autres exemples : quelle est
la pertinence d'appeler ethnie ou groupe phylogéographique
la race de souris blanches de laboratoire, issues de leur
homozygotie à l'allèle exprimant leur forme
d'albinisme ? Quelle est la pertinence d'appeler groupe phylogéographique
ou ethnie plutôt que race, des souris dites RIII qui
ont comme caractéristique bien connue leur prédisposition
à développer le cancer vers la seizième
semaine d'âge ?
Le
terme race, comme vous le dites si bien, est très chargé
moralement et politiquement lorsqu'on l'utilise pour l'espèce
humaine, et je n'entre pas dans cette problématique
puisque je suis en phase avec vous à ce sujet. Mais
il n'y a pas que cela. Le fait est que le terme race désigne
bien, scientifiquement parlant, un ensemble d'individus dont
l'origine n'est pas plus paléo-phylogéographique
que la nation ou population française...
Et
c'est à cela que je veux vous rendre attentif : non
pas à l'aspect ou intention militante, politique, du
terme race, de sa non pertinence appliquée aux grands
groupes humains (ou mieux dit regroupements), mais à
la non pertinence et non synonymie scientifique de ce terme
race avec les autres termes que vous réduisez en une
ligne à des synonymes, d'un revers de main dédaigneux.
Si population souche ou groupe phylogéographique reflète
bien (grosso modo) origines géographiques et idée
de divergences génétiques moyennes, voire grands
groupes fondateurs ayant accusé des différences
de par leur relatif isolement entre eux durant une bonne période
de temps, mais avec flux migratoire rarement négligeable
- ce que je ne nie pas une seconde - je tiens à vous
rendre attentif au fait que des termes bien plus adéquats
que race ou ethnie existent, pouvant être utilisés
à bon escient en nuançant et en les modulant
avec adresse et avec des données.
Actuellement on peut même distinguer, par des traceurs
sur le chromosome Y, les nombreux apports mâles sur
des groupes issus de quelques rares mères fondatrices,
(à leur tour reconstitués par l'ADNmt). Ces
nuances, distinguant même les genres ayant apporté
leur grain de sel, ces avancées de la recherche généalogique
et phylogénique, le terme race appliqué à
l'homme les balaie comme une tornade.
La
connotation historique raciste du terme races humaines, j'en
suis tout comme vous bien conscient. Je suis tout aussi conscient
que notre éthique ne doit pas influer ni guider ni
dénaturer les données scientifiques. Et comme
vous pouvez l'observer, je n'ai pas fait appel à la
moindre moraline ni à la moindre idéologie pour
récuser la validité biologique du terme races
sur les regroupements phylogéographiques humains ni
sur nos ascendances, mais uniquement en coordonnant mes idées,
en évitant l'amalgame entre des termes non synonymes,
et en usant de rigueur envers le sens biologique et scientifique
des termes utilisés : si "races" s'applique
fort bien aux résultantes de procédés
de sélection et croisements endogames, comme p.e. pour
les résultats obtenus chez les races domestiques, il
ne reflète pas bien, n'est guère adéquat
pour refléter les procédés d'isolement
ethnique-géographique originels, ni les migrations
ayant conduit aux résultantes en diversité et
similitude inter humains, ayant donné les populations
humaines (ou de bien d'autres espèces). Toutes les
autres espèces n'étant pas elles-mêmes
divisées en races non plus.
Laissons
aux anglophones le soin de se dépêtrer avec le
double sens de certains mots, mais ne suivons pas l'amalgame
populaire qui, indistinctement, assimile race à ethnie,
à population, à sous-espèce, etc. Pourquoi
le faites-vous à votre tour ?
Malheureusement
aussi, je le regrette, vous persévérez à
"célébrer" l'argument unique, par
la diabolisation des "Jacquard et compagnie" (vos
propres termes *), que les gens niant la pertinence du terme
race seraient tous des idéologues bien pensants aveuglés
par leur antiracisme.
Le plus dommageable, est que votre argument récurrent
(vous ne cessez de le réitérer, vous-même,
Patrick Tort, et bien d'autres) n'en est pas un : quand bien
même je ne doute pas que A. Jacquard, feu J.S. Gould,
Lewontin, Luigi Luca, Axel Khan, André Langaney (pour
ne citer que quelques-uns) ont des idées politiques
(qui n'en a pas ?) ils sont aussi des scientifiques - certains
d'entre eux des généticiens de premier ordre.
Mais vous les soupçonnez tous, et in fine, les
accusez sans détours de laisser s'immiscer le moral
dans les sciences ?
Mais n'ont-ils pas avant tout apporté des éléments
et réflexions scientifiques fortes ?
Je dirais que leurs réflexions, globalement, sont d'une
force herculéenne face à vos soupçons
et vos synonymisations de termes qui ne sont pas synonymes...
Est-ce que pour autant, vos soupçons - exprimés
et réitérés par d'autres -, cela valide
l'existence de races humaines ? Invalide leurs réflexions
? Est-ce que cela rend le terme "race" aussi valable
qu'un autre pour nommer le parcours paléogéographique
(j'adore ce terme composite, je l'ai adopté sans procédures
administratives), ayant abouti à la diversité
interindividus et interpopulations des Homo sapiens
actuels ?
Je
ne suis pas aussi persuadé que vous de la validité
logique et encore moins scientifique de votre réflexion
ici. Je constate moi aussi (sinon, comment le saurais-je ?)
que vous affichez ostensiblement votre position de libre penseur,
d'athée et de bright. Cela ne me dérange en
rien. Devrais-je soupçonner que votre travail en cladistique
est détérioré par votre compréhension
et vision, votre philosophie des causalités du monde
?
Je ne commettrais pas pareil amalgame à votre encontre.
Non pas parce que je suis moi aussi un libre penseur et un
incroyant, mais parce que je préfère le raisonnement
clair et la rigueur intellectuelle à l'argument d'autorité,
à l'amalgame et à la confusion de termes qui
ont différents sens, même si la nuance peut être
légère.
Une
race (domestique), Monsieur Lecointre, est le résultat
d'une décision donnant une variété aux
caractères souhaités. Je ne relève ici
qu'une de ses connotations sociales, la volonté humaine.
Habituellement fabriquée donc par la volonté
de l'Homme ; avec intention utilitaire voire esthétique,
mais toujours arbitraire ; pour décider, choisir, exclure
ou favoriser - tout aussi arbitrairement - quels caractères
l'on veut considérer, préserver et fixer, et
lesquels on ne veut pas considérer et/ou exclure. Ce
par divers procédés bien connus, qui bien entendu
sont eux aussi de la reproduction/sélection, c à
dire le même principe que celui donnant la biodiversité
actuelle chez les diploïdes, mais dont les résultantes
en variabilité génétique intrarace et
interraces ne sont pas "la même chose" que
les groupes naturels donnant les sous-espèces naturelles,
et in fine (parfois) des espèces différentes.
Et encore moins une race domestique donnée ne se maintient
de la même manière que les sous-espèces
ni que les groupes fondateurs ni que les populations.
Ce que l'on peut faire avec un chien, le considérer
bâtard ou l'exclure de la reproduction car un de ses
caractères ne correspond pas à au type désiré,
on ne le retrouve pas dans ce qui a donné naturellement
la diversité de l'espèce humaine, ni d'ailleurs
des autres espèces.
Les races de chiens sont bien délimitées (un
outil comme le pedigree est efficace); au pire on en exclut
un individu par décision de caractères exclusifs.
Retrouve-t-on cette délimitation entre les populations
d'Afrique subsaharienne orientale jusqu'au Golfe persique
? Pouvons-nous localiser et stigmatiser des races entre les
populations partant du Portugal jusqu'au Japon ? Mais quels
critères considérer dans ce continuum, qui n'est
mieux illustré que par un flux continu, génétique
et géographique, de l'Ouest jusqu'à l'Est ?
Quelles catégorisations et sur quels caractères
physiques, faire ici pour que ces races humaines deviennent
un objet, une entité biologique ?
Quel
silence oppressant lis-je habituellement quand il est l'heure
de passer à l'identification biologique. Quel ridicule
simplisme dans les réponses, lorsqu'elles jaillissent
parfois !
Si
à votre tour vous simplifiez ma réflexion proposée
ici par "Tous ces groupes c'est la même chose
finalement", on se demande alors pourquoi ne pas
aussi ajouter le concept de sous-espèces, de familles,
de groupes tribaux par exemple, dans votre liste précédente
! Car finalement, sous une approche très grossière,
tous ces différents concepts "sont la même
chose"... n'est-ce pas ? Des ensembles, des groupes...
Les
amalgames de termes, la mise en égalité de concepts
scientifiquement différents, subtilement différents,
dont certains ne sont pas des entités biologiques,
amenuisent la rigueur scientifique. De vous-même aussi,
en quelque sorte.
Vous
dites aussi : " [...] Il n'y
a pas pire raison à évoquer. Est-ce que ça
voudrait dire que si la science disait que les races existent,
alors il faudrait être raciste ? Les raisons pour lesquelles
il ne faut pas être raciste, ce sont des raisons morales
et politiques, essentiellement, ce ne sont pas des raisons
scientifiques. En fait la science ne traite que de faits,
elle n'a rien à dire sur le plan moral et politique.
Il y a donc nécessité, à mes yeux, et
dans l'éducation en particulier, à différencier
les discours moraux et politiques des discours sur les faits
scientifiques. Comme les bonnes raisons de ne pas être
raciste sont morales et politiques et non scientifiques, les
bonnes raisons de protéger la biodiversité sont
morales et politiques, elles ne sont pas scientifiques. "
En
effet ! Je suis parfaitement en phase avec vous à ce
sujet ; mais tout en regrettant d'autant plus que votre fine
analyse - si fine qu'on la retrouve quasiment à la
lettre sur pratiquement chaque publication abordant la problématique
des races -, ne soit ici que véhiculaire d'une induction
en aucune manière argumentée. Induisant par
défaut que, "par conséquent, les races
humaines seraient ainsi une division scientifiquement valable...
mais tabou".
Regrettable,
d'autant plus que vous avez de nombreux contacts avec des
acteurs de l'éducation nationale, via notamment des
colloques avec des enseignants de SVT, et enseignez vous-même.
Pourquoi
ne pas soumettre aussi ces objections à la réflexion
et discussion, plutôt que de constamment vous référer
aux désormais célèbres poncifs plus haut,
en bleu, qui sont cause entendue ?
(*
) " Et d'ailleurs, les Jacquard
et compagnie, c'est bien de cela dont on les soupçonne
".
(Citaton lors d'une intervention de Guillaume Lecointre, en
bas de document - dans un colloque composé notamment
d'enseignants de SVT) http://www.snes.edu/observ/spip/IMG/pdf_9-_Tort-Fortin-Questions.pdf
Rafael
Terrón
NOTES
(1)
Note de lecture d' Eric Bacque sur "Les fondements de
l'eugénisme" de Jean-Paul Thomas - collection
Que sais-je ?, 2007
(2) Stephen Jay Gould - La Mal-Mesure de LHomme - Editions
Odile Jacob, 1997
(3) James Flynn - What Is Intelligence? Beyond the Flynn Effect
- Cambridge University Press, 2007
(4) Pierre Roubertoux - Existe-t-il des gènes du comportement
? - Odile Jacob, 2004
(5) Axel Kahn - La vieille obsession de la nouvelle droite
- publié dans Marianne, 31 mars 2007
(6) Luigi Luca Cavalli-Sforza - Gènes, peuples et langues
- Editions Odile Jacob, 2001
(7) Lynn B Jorde & Stephen P Wooding - Genetic variation,
classification and "race" - Nature Genetics, 36,
S28 - S33, 2004
(8) Rachel Caspari - Diversité multimillénaire,
fruit d'échanges continus - La Recherche, n° 32,
1997
(9) David Serre et Svante Pääbo - Evidence for Gradients
of Human Genetic Diversity Within and Among Continents - Genome
Research 14,1679-1685, 2004
(10) André Langaney - Evolution et races humaines :
que disent les gènes ? Propos recueillis par Louis
Barda et Marie-Pierre Boisserie, 1er août 2007
(11) Stephen Jay Gould - Le Sourire Du Flamand Rose - Editions
du Seuil 1988
(12) Pierre-André Taguieff - La Force du préjugé.
Essai sur le racisme et ses doubles - La Découverte,
1988 ; rééd. Gallimard, 1990
Quelques
lectures :
Bertrand Jordan - Les Imposteurs de la génétique
- Editions du Seuil, 2000
Albert Jacquard et Axel Kahn - Lavenir nest pas
écrit - Bayard, 2001
Robert Plomin, John C. DeFries, Gerard E. McClearn et Michael
Rutter - Des gènes au comportement. Introduction à
la génétique comportementale - 3e éd.,
De Boeck, 1998
Bertrand Jordan - L'humanité au pluriel : la génétique
et la question des races - Editions du Seuil, 2008
Glossaire a)
Racisme
et racialisme sont volontairement confondus
et parfois contractés en raci(ali)sme dans cette page. Racisme et Racialisme
sont synonymes; la subtilité académique entre les deux n'étant
qu' un doux euphémisme : "Si la génétique moderne
démontre que les races humaines ne sont pas, le racisme est une triste
réalité : ce ne sont pas les « races » qui créent
le racisme, mais le racisme qui crée les « races humaines ».
Le racisme a des origines historiques et sociales. Cest une idéologie
qui réduit les hommes à leur nationalité, à leur appartenance
ethnique, à leur religion, sur la base de caractères réels
ou fictifs de nature culturelle ou physique, et qui considère les «
autres » comme moralement et intellectuellement inférieurs. Le racisme
revalorise ses partisans, leur permet de conserver des privilèges et de
justifier leurs agressions. Le racisme peut être, mais nest pas forcément
violent. La marginalisation et la discrimination subtiles, au quotidien, sont
blessantes pour les personnes qui en sont victimes et leur portent préjudice".
b)
Race est une subdivision
(variété morpho génotypique) d'une espèce animale
provenant d'une sélection artificielle. En principe, les animaux d'une
race doivent être conformes à un type (standard de la race). Une
race pure est le résultat d'une endogamie répétée
conduisant à une population génétiquement homogène.
En langage vulgaire le terme race est parfois appliqué à une population
humaine ayant un ensemble plus ou moins spécifique de caractères
génétiques. Dans ce cas le terme n'a pas de signification précise
parce que le polymorphisme génétique des populations humaines est
trop grand pour que l'on puisse définir des standards". (Dictionnaire
de la Biologie, De Boeck 2006)
c)
Le scientisme est un
"point de vue apparu au XIXe siècle selon lequel la connaissance
scientifique permettrait d'échapper à l'ignorance dans tous les
domaines et donc, selon la formule d'Ernest Renan (1823-1892) d'organiser scientifiquement
l'humanité. Il s'agit d'une foi dans l'application des principes de la
science dans tous les domaines. Dans cette perspective, le politique s'efface
devant la gestion « scientifique » des problèmes sociaux et
toute querelle ne peut dès lors que relever de l'ignorance, de l'idéologie,
ou d'une volonté de nuire : il existerait une « bonne solution »
qui s'imposerait sans que la volonté, les desiderata ou la subjectivité
d'un décideur n'aient à intervenir." (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Scientisme
). Le Scientisme est donc
une croyance irrationnelle en "la Science"
- en majuscule et au singulier -, qui serait la seule à même de résoudre
tous les problèmes existants ou à venir, y compris de société,
d'éthique, etc.
d) - 58 000 ans est
le chiffre proposé par l'équipe de Peter A. Underhill, Peidong Shen,
Alice A. Lin, comme date du plus récent ancêtre commun de tous les
hommes modernes. Étude publiée en 2000 dans la revue Nature, basée
sur des polymorphismes binaires associés à des régions non
recombinantes du chromosome Y humain : http://www.nature.com/ng/journal/v26/n3/pdf/ng1100_358.pdf
e) La
plasticité cérébrale est
la capacité du cerveau à remodeler les branchements
entre ses neurones. Elle est à la base des processus
de mémoire et dapprentissage, mais intervient
également parfois pour compenser les effets de lésions
cérébrales en aménageant de nouveaux
réseaux. Ces modifications locales de la structure
du cerveau dépendent de lenvironnement et lui
permettent de sy adapter. Elle consiste à aménager
dans le cerveau des chemins privilégiés pour
faire circuler les informations importantes. Pour cela, il
faut recruter des neurones, augmenter le nombre des connexions,
libérer plus de neuromédiateurs ... Et cela
se voit ! Plus un violoniste sentraîne, plus la
zone du cortex qui dirige son auriculaire gauche sétend
au détriment des zones allouées aux autres doigt,
ce qui rend ce petit doigt dautant plus agile ! Ce modelage
des connexions inter-neurones est particulièrement
actif chez les jeunes individus. Il permet par exemple la
maturation du système visuel chez les nouveaux-nés,
l'apprentissage des langues, etc. Mais pour certaines aptitudes,
il intervient aussi tout au long de la vie : apprendre à
conduire, à discerner 2 sons très proches...
cest la plasticité qui permet tout cela !
(Dictionnaire de la Biologie, De Boeck 2006)
f)
Plus la peau est foncée, mieux elle filtre les dangereux
rayons UV du soleil et protégera contre l'excès d'irradiations et
ses graves conséquences. A l'inverse, plus la peau est claire, mieux elle
synthétise la vitamine D grâce à l'action du soleil, vitamine
indispensable entre autres à la calcification et croissance osseuse. -
En régions très ensoleillées, une peau foncée protège
mieux des rayons du soleil => forte pression sélective sur les peaux
ayant peu de mélanine. - En régions peu ensoleillées,
une peau claire absorbe ainsi mieux les faibles rayonnements solaires => forte
pression sélective sur les peaux ayant beaucoup de mélanine.
Conséquences : inouites, lapons, scandinaves, et autres
peuples nordiques ont tous, indépendamment les uns
des autres et au fil des générations, "obtenu"
(*) une coloration de peau moyennement plutôt très
claire ; alors que tamouls, subsahariens, aborigènes,
méso-amérindiens, indonésiens, et autres
peuples de régions tropicales-équatoriales,
ont tous une couleur de peau moyennement plutôt foncée.
Avitaminose et rachitisme, tumeurs cancéreuses et trop
fortes irradiations successives se sont occupés, au
fil des générations - dans toutes les régions
simultanément - de réduire progressivement les
effectifs des extrêmes les moins préadaptés
au taux d'ensoleillement.
* Obtenu entre guillemets, car il s'agit de la résultante
- dans les populations -, de la diminution progressive puis quasi disparition
des individus dont la quantité de mélanine était contextuellement
moins bien adaptée. Il s'agit ici d'un schéma évolutif classique
de réduction des effectifs des plus défavorisés, par une
forte pression de l'environnement.
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