Ver de vase |
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Inscription: 16 Nov 2005, 20:26 Messages: 11 Localisation: Allemagne
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Citation: Les athées ne croient en rien!!!C'est pourtant pas compliqué à comprendre! Personne ici n'affirme que dieu n'existe pas. on dit juste qu'on y croit pas. Si l'athée n'est pas sûr que Dieu n'existe pas, en quoi diffère-t'il de l'agnostique? Citation: Tu penses qu'on va être jugé après notre trépas? Et sur quelle base? Et de quel droit? Et le moustique qui m'a piqué l'été dernier, il va être jugé aussi? Autant pour le moustique que pour nous je n'en sais rien. Personne n'est revenu nous le dire. Mais disons que ce serait cool. Citation: Et un dieu humaniste, à part une vision idéalisée de ton esprit, c'est quoi exactement? Un Dieu qui préconise de chercher à rendre le monde meilleurs, et pas le contraire. Citation: Ou vois-tu de l'humanisme dans la notion même de dieu? En soit, ce n'est pas forcément humaniste, tout dépend ce qu'on en fait. Citation: Ou vois-tu de l'humanisme dans cette notion de jugement à postériori alors que ce dieu a toute les possibilités d'empècher les hommes de faire "le mal"? Effectivement, c'est un argument qui va dans le sens de la non-existence de Dieu. Mais il y a aussi des arguments qui vont dans l'autre sens. C'est vrai que s'il existait un Dieu, et qu'il était humaniste, il aurait très bien pu nous créer dans une sorte de paradis. Il est étonnant qu'il ait permis que les hommes se fassent du mal. Nous sommes très limités pour ces réflexions métaphysiques. Peut-être qu'un jour nous saurons. Citation: Qu'est-ce qui te dérange dans l'athéisme? Premièrement, je n'ai aucune raison d'affirmer que Dieu n'existe pas puisque je n'en sais rien. Deuxièmement, ça peut paraître bête mais je ne pense pas être tellement un extra-terrestre sur ce point: il est vrai que si les âmes, après la mort, disparaissent définitivement, ce n'est pas très réjouissant. Quand j'étais petit l'idée de la mort m'étais totalement étrangère. Je croyais que je n'allais jamais être séparé de ceux que je connaissais, puisqu'après la mort on se retrouvait. Jamais je n'aurais eu même l'idée d'en douter une seconde, à cette époque. J'ai été forcé, devant les faits, d'admettre que le christianisme était un mensonge purement humain. Je n'ai pas quitté le christianisme pour me sentir mieux. Je me rendais bien compte qu'il était nettement plus confortable de croire, mais ça ne m'était plus possible. Finallement, ça se passe assez bien je trouve, même sans certitude qu'il y ait quelque chose après la mort. Mais j'espère que c'est le cas. Je pense que vous aussi vous devez ressentir la même chose. Sauf si ce besoin de Dieu est justement créé par la religion et qu'après une éducation athée on s'en passe très bien. Moi si j'étais sûr que la mort est la fin de tout, que rien n'a de sens, je n'aurais plus goût à rien, et je dirais qu'autant se suicider tout de suite, de toute façon ça ne change rien. Pourquoi chercher à améliorer le monde dans ce cas? Citation: Tu essaies de nous vendre un dieu bienveillant mais tu participes à la même démarche que cet islam orthodoxe que tu attaques violement. Non, personne ne m'oblige à appliquer des règles bêtes et fachistes. Si je fais des conneries, je pourrai m'en prendre qu'à moi-même, je n'aurai obéi à aucun dieu pour cela. L'adhérent à l'islam orthodoxe est obligé d'obéir aux conneries de son livre qui correspondent aux désirs d'un opportuniste du VIème siècle. Même si sa raison désapprouve la lapidation, par exemple, ou le fait de tuer les apostats, les musulmans qui ont abandonné leur foi, il doit obéir. De l'autre côté, l'agnostique, le déiste, tout comme l'athée, utilisent leur raison pour savoir quoi faire. Citation: Pour toi comme pour eux, ne pas y croire est insencé et dangereux.
Non, je n'y crois pas moi non plus. Etre athée pur est déjà mieux que d'avoir une religion violente. Mais supposons quelqu'un qui exclue complètement l'idée de jugement à postériori. Il y a intérêt à ce qu'il ne soit pas une crapule. Si c'en est une, rien ne pourra l'arrêter. Mais si notre athée matérialiste a de bonnes intentions, pas de problèmes. Dans ce cas, il cherchera à rendre le monde meilleurs par son passage et se sentira responsable envers lui-même. Il sera dans le même cas qu'un agnostique aux bonnes intentions. Par contre, une crapule agnostique sera freinée dans ses bêtises, car sa raison lui indiquera qu'elle fait quelque chose d'injuste et, n'arrivant pas à être sûre de l'inexistence d'une justice à postériori, et sera dissuadé de faire trop de conneries.
Ca peut paraître contradictoire avec ce que j'ai dit ailleurs: il n'est pas sain d'habituer la populatio à la carotte et au bâton. Je meintiens. L'agnostique n'exclue pas l'existence d'une justice à posteriori, mais s'il a de bonnes intentions, de toute façon ce n'est pas ça qui le motive. Et puis ce n'est pas concrêt pour lui. résultat: il n'y pense pas. Il n'est pas sous le fonctionnement carotte/bâton.
Bon, c'est pas hyper clair, mais j'espère que c'est suffisamment compréhensible.
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Message de la modération : Non, c'est nul à chier une pastèque. Ce genre d'inepties enfreignent la charte du forum : Avertissements pluriels, pour éviter de perdre votre temps en discussions métaphysiques... Celui qui dit "Je crois que Dieu n'existe pas" est au mieux un(e) imbécile, certainement pas un(e) athée. Croire signifie dans cette phrase que l'éventualité de son existence est digne de considération. Or dieu est une non-réponse et une non-explication. Il n'est dès lors d'aucune utilité de croire en son inexistence ni même d'en discuter, il suffit de refuser de perdre son temps en niaiseries. C'est ce que fait l'incroyant intelligent, qui n'a pas trop de temps à perdre en discussions stériles. Pour un incroyant intelligent, dieu ou Grtuuuzriuk ne sont ni hypothèse ni supposition, ce ne sont que lettres ou alibis non définis, ou dogmes insensés lorsqu'ils sont explicités.
Les incroyants solides et cohérents, comme ceux fréquentant ce forum, ont compris la stupidité qu'il y a "à croire" ; et surtout la subtile différence entre "croire que X n'existe pas" et "ne pas croire en l'existence de X". Les deux propositions ne sont pas synonymes. Nous avons donc remplacé le terme "athées" par celui d' "incroyants" dans tout le site car, d'un commun accord, pour un incroyant cohérent et rationnel il nous semblait que, d'abord il ne CROIT PAS à priori en aucune faribole ni réalité*, et secondairement en dieu non plus... L'athéisme n'est donc qu' une "conséquence secondaire" de l'attitude intellectuelle d'un incroyant rationnel digne de ce nom. Le "Je m'en foutisme" étant lui aussi une attitude intellectuelle cohérente face aux sottises des croyants. (*) Réalités y compris : il est aussi absurde de croire en l'existence d'un objet réel que d'un objet imaginaire.
2 - Abstenez-vous d'écrire pour faire acte de présence ou par besoin physiologique: c'est pas des chiottes publiques ici ! Abstenez-vous aussi de donner des "informations techniques" complètement louf.
ATHEISME ET AGNOSTICISME
On le sait au moins depuis Parménide "L'être est, le non-être n'est pas ..." (1) et la question "pourquoi n'y a-t-il pas rien" (2) est aussi idiote que de se demander "pourquoi le jaune n'est il pas noir" ? Pour l'athéiste, tout ce qui EST est du monde, et il n'y en a donc pas "d'autre" . Il y a un monde et il n'y a que celui-là, ou si on veut, dit autrement : "Il n'y a de monde que le monde", ce qui nous rapproche paradoxalement des musulmans et de leurs prières (3). Ceci ne signifie évidemment pas qu'il affirme que tout ce qui est (l'univers entier) lui est connu. Ce qu'il n'a pas encore perçu fait aussi partie du monde, mais ne se trouve en aucun cas dans un "au-delà" inexistant. S'entendre dire "l'un est" (4) ne lui paraît pas plus étrange que "les choses sont" (aux pommes ?) ou "les choses sont un" (c'est à dire sont "l'être"), parce que ces formules pseudo-transcendantes ne font jamais que le ramener à Parménide, ce qui n'est pas très original ni très neuf, et ne cache pas grand chose si ce n'est une évidence et même une "lapalissade".
L'athée est donc bien avant tout un "athéiste" au sens de Kojève par exemple (le "théiste" étant celui qui admet l'existence d'un "au-delà"), comme la plupart des agnostiques (je ne pense pas connaître d'agnostique théiste, quoique...). L'athée pense que la diversité infinie du monde ne lui permettra jamais de le connaître entièrement, ni de tout expliquer définitivement. Ici encore, beaucoup d'agnostiques tiennent un discours semblable, mais déjà un début de décantation se dessine. Le fait d'admettre l'infinie diversité du monde implique évidemment qu'il y aura toujours pour nous des "choses" inconnues (heureusement !). Mais l'ambiguïté, ou l'imprécision, du langage mène insensiblement à l'assertion "il y a donc des choses inconnaissables". La nuance peut être de taille ! Si pour nous, les "choses" non encore connues étant de ce monde et donc toujours susceptibles d'être découvertes (connues, potentiellement "découvrables"), puis éventuellement expliquées, nous ne pouvons gratuitement affirmer qu'il existe de l'inconnaissable, de l'inconnaissable "en soi", par nature, de l'inconnaissable éternel et asséner l'assertion "l'inconnaissable est" (remplacez "l'inconnaissable" par "Dieu" et on y est) sous prétexte que, puisqu'il y aura toujours de l'inconnu, il "y a" de l'inconnaissable, est un abus de langage. Il est aussi absurde de qualifier l'inconnu, par exemple de la qualité "inconnaissable", que de prétendre qu'il est vert ou que le non-être est. Certains agnostiques (5) pourtant fondent leur déisme sur cette approche (l'ultime "inconnu"), même si, comme l'athée et la grande majorité des agnostiques, ils affirment "ne pas croire" (l'athée ne "croit" pas plus au monde qu'à la matière). C'est un peu comme si on disait que certains nombres définis par une suite infinie (comme le nombre "pi" par exemple) sont inconnaissables puisqu'on ne peut jamais calculer toutes leurs décimales (ou, plus simplement, pourriez-vous écrire un nombre qui vaudrait exactement 1/3 ? ceux qui ont commencé il y a 2397 ans sont encore occupés !). À ce compte, il serait plus correct de dire qu'on ne "connaît vraiment" jamais rien…(ah ! "l'essence" des choses…), ce qui n'est, en définitive, qu'une autre évidence très banale. Ceux qui se disent agnostiques et affirment qu'il existera toujours de l'inconnaissable dans l'inconnu ont une attitude contradictoire par rapport à leur propre doctrine : ils ne laissent plus la porte ouverte aux autres hypothèses. Et puis, on l'a vu : comment peut-on affirmer quoi que ce soit à propos de l'inconnu (ce ne serait plus tout à fait de l'inconnu)? Plus conformes à la doctrine, à la logique et au bon sens, certains nous disent : "Il est possible qu'il existe de l'inconnaissable." (on n'écarte aucune hypothèse). Le fait de ne pouvoir nier une telle assertion (et l'athée s'en gardera bien) conforte ce type d'agnostique dans sa position. Mais les athées indélébiles que nous sommes répondent avec le même bon sens : "Si quoi que ce soit existe, même qualifiée d'inconnaissable cette "chose" est de ce monde et a de ce fait une action sur lui, une influence que nous pourrons percevoir un jour (nous non plus, ne nions aucune hypothèse a priori) et la "chose" ne sera plus entièrement "inconnaissable". Si maintenant j'admets que l'on pourrait, du moins théoriquement mais à l'encontre du bon sens, concevoir un inconnaissable existant à jamais indécelable (qui n'aura jamais aucune interaction avec le reste du monde et aucune influence sur lui), alors cette chose est exactement comme si elle n'était pas, elle n'aura jamais rien à voir avec le monde, n'aura jamais aucune influence sur lui, ce serait un existant qui aurait toutes les caractéristiques de l'inexistant et supposer qu'elle puisse exister ou non ne change rien à rien." Les seules « choses » que nous pourrions à la rigueur qualifier « d'inconnaissables », seraient des « choses » disparues à tout jamais et dont on pourrait affirmer qu'elles n'auraient laissé aucune trace, et dont nous n'en apercevrions jamais aucune. Même si je ne puis réfuter (et justement pour cela je ne l'accepte pas) l'assertion « il y a un autre monde (ou des « choses ») inconnaissable », sa définition implique le rejet de toute « religion » se référant à ce « monde », ou relation avec celui-ci, puisqu'il n'y aurait justement aucun « lien », aucune interaction entre ce « monde » gratuitement supposé et celui qui est « connaissable », même en supposant une relation à sens unique, de nous vers ce « monde », sans aucun retour. On affirme par là même l'inopérance ridicule et définitive de toutes les gesticulations, incantations ou prières puériles de tous les croyants de toutes les religions. De plus, appeler ce « monde » inconnaissable « dieu » ou le « royaume de dieu » en lui supposant toutes sortes de qualités « humaines » (beau, harmonieux, juste, bon…) relève alors de rêveries futiles et bizarrement anthropocentristes. Je peux aussi bien supposer l'existence du vide absolu, ou du « rien » sans que cela change quoi que ce soit. L'athée serait donc encore plus agnostique que l'agnostique. Si jamais il vous arrive de discuter avec un tel agnostique, faites comme moi, allez prendre un pot avec elle (ou avec lui) et parlez d'autre chose, par exemple du fait que les dinosaures n'ont jamais pu percevoir l'explosion d'une bombe à hydrogène (et pourtant elle existe), et aussi que ceux-ci ont perçu des choses qui existaient et que nous ne percevrons plus jamais (le « futur » est-il connaissable ?…)
Mais le clivage entre l'athée et d'autres agnostiques prend une autre forme lorsqu'on nous annonce qu'il faut bien (ou qu'il n'est pas impossible qu'il existe) un horloger (ou un grand architecte), un esprit ou une force (supérieure) qui "organise" le monde pour qu'il soit tel qu'il est. On remarquera que dans la plupart des genèses, le dieu est bien « l'ordonnateur » d'un chaos préexistant, « l'organisateur » du monde, ce qui lui permet de tirer des « choses » (créer) hors de la matière du chaos. Il ne serait pas le créateur absolu de tout ce qui est, de la « matière primordiale », ce qui finit par être contradictoire avec ses définitions ultérieures. Ces dieux existent dans un monde déjà existant… Pour d'autres encore, la "beauté" même du monde atteste de l'existence possible de ce "grand esprit", artiste infiniment incomparable, quel que soit le nom qu'on lui donne. Si effectivement l'athée lui non plus ne peut écarter aucune hypothèse, même si elle paraît contraire à son savoir ou invraisemblable, encore faut-il qu'il s'agisse vraiment d'une hypothèse, c'est à dire d'une assertion vérifiable, contrôlable, (même seulement sur le plan théorique), discutable et surtout réfutable, conditions que « l'hypothèse dieu » (même au sens agnostique) ne paraît pas remplir. En effet, l'assertion « Dieu est » n'est théoriquement pas réfutable, et en pratique non plus : il y a encore beaucoup de pays où il est défendu de dire des choses pareilles (réfuter l'existence de « Dieu »), parfois sous peine de mort, et là où on ne vous punit pas (trop) pour avoir nié cette assertion, vous passez pour « un être incomplet », ou comme incapable de toute notion de « transcendance », alors que c'est précisément une notion trop confuse ou erronée du concept « infini » qui fait éclore des dieux dans des esprits manquant justement de la capacité de « transcendance ». Mais ce qui est aussi important ici, c'est de comprendre que le "sens" de l'organisation ou de la beauté par exemple, relèvent bien une fois de plus d'une tournure d'esprit ou d'un ensemble d'émotions beaucoup trop humaines que de qualités « divines ». On retrouve bien l'anthropomorphisme des "êtres supérieurs" de toutes les religions primitives, christianisme y compris (beau, ordonné...) Mais le monde est-il juste, bon… ??? Ces esprits élevés et soi disant agnostiques ne sont pas plus malins que le pauvre croyant qui dit : « Dieu existe parce ce que je conçois le monde comme créé par lui », un peu à la manière d'Hegel : « Le monde est rationnel parce que je le comprends avec ma raison… »
Et puis, ne pourrait-on répondre avec bien plus d'arguments, que bien au contraire le monde n'est qu'un chaos (certains diraient un foutoir ou "un merdier") pas du tout organisé, qui ne "sait" pas du tout "où il va", que se contente « d'être », qu'il y existe de tout et n'importe quoi, tout ce qui est "possible", pourvu que ça "sur-existe" pour un certain temps (6), même les trucs les plus impensables, mais qu'on peut toujours finir par découvrir à un moment donné. Et n'y a-il rien de plus subjectif que la beauté ? Si parler de "magnifique ordonnance" ou de "beauté" ne relève donc que de rêveries brumeuses ou d'une espérance orgueilleuse proche de la folie (croire que l'univers serait « humain »), n'est évidemment pas interdit, mais ne fera jamais progresser notre compréhension de cet univers. Dans cette catégorie d'agnostiques (on ne peut être exhaustif, les variétés d'agnosticisme sont aussi nombreuses que les conceptions religieuses), la plupart aboutissent à une sorte de panthéisme inavoué : "l'esprit" serait dans la matière, "Dieu" dans le monde, le monde serait "Dieu". On veut bien, mais pourquoi appeler ça "Dieu" ? Le terme a une connotation historique beaucoup trop précise et bien souvent trop répugnante, à moins bien entendu de supposer que ce "Dieu-monde" soit influençable et que nos petits désirs égoïstes, nos incantations puériles ou nos rites ridicules pourraient parfois le faire changer « d'avis » et qu'il a les mêmes « émotions » que nous, attitude intellectuelle qui relèverait plutôt de la maladie mentale. Si ce n'est pas le cas, il ne s'occupe donc pas de vous, alors, ne vous occupez pas de "lui". L'attitude religieuse révèle alors assez paradoxalement l'orgueil incommensurable des croyants : croire que l'univers « s'occupe » d'eux, qu'il comprend leurs ridicules besoins humains et aurait des qualités spécifiquement humaines, ou du moins que l'humain a lui-même idéalisées (bonté, justice, beauté …) et puis enfin le comble : croire que cet « univers » irait modifier des choses sur cette poussière infinitésimale pour accéder à ses désirs insignifiants ou pour satisfaire ses propres notions de bonté, de justice etc.
« Dieu » ne peut donc pas être considéré comme une hypothèse, l'assertion de son existence probable n'étant logiquement pas vérifiable et non réfutable, au même titre que l'affirmation sans fondement aucun de son existence. Avec beaucoup d'efforts, on peut peut-être comprendre pourquoi il y a tant de croyants, mais pourquoi donc y a-t-il des agnostiques ? Quand un croyant primitif (un chrétien par exemple) nous explique son dieu impensable, l'athée peut à bon droit dire « ( Ce) dieu n'existe pas », mais quand un « agnostique » vient à appeler l'univers « Dieu », nous n'avons plus qu'à lui répondre « Cela n'est pas Dieu ». À tout discours croyant ou agnostique, l'athée n'a finalement pour réponse que celle dérivée de l'assertion parménidienne « Tout ce qui existe, est du monde, et le monde n'est pas le dieu des croyants. On ne croit pas au monde, il existe » (et on pourrait ajouter « sans cause » - sans motif, sans but autre que « d'être »). Le comprendre, c'est autre chose, mais ce ne sont pas les dieux qui vont nous l'expliquer…
Les athées rejettent l'hypothèse "dieu" en ce sens que ce ne peut être une hypothèse au sens strict du terme (ce qui est plus rationnel que de nier une existence invérifiable) et aussi parce que d'une part, lorsque le terme "dieu" désigne une "chose" trop précise, trop bien définie, l'hypothèse est inutile, absurde, contradictoire, déresponsabilise (déshumanise) l'homme et ce "Dieu" finit toujours par être une "chose du monde", ce qui en ôte son caractère divin, ou par disparaître dans le « rien ». D'autre part, lorsque sa qualification devient trop vague, ni le terme ni l'hypothèse ne signifient plus rien, ou encore tout ce qu'on veut et donc aussi tout ce qui existe et le terme n'est plus adéquat.
(1) Philosophe éléate (d'Élée) du VI-Vème siècle avant l'ère chrétienne, disciple de Xénophane de Colophon. Son raisonnement - tout théorique - (il n'y a donc pas de vide - assimilé au non-être - et le monde est plein) le conduit paradoxalement à conclure à l'impossibilité du mouvement (son élève Zénon produisit bien d'autres paradoxes, dont les mécanismes ne furent étudiés en profondeur qu'au début du XXème siècle, avec Russell entre autres). Ceci amena Démocrite (d'Abdère) à en prendre le contre-pied (démarche poppérienne avant la lettre) en développant la théorie atomiste de Leucippe, première physique matérialiste (connue) excluant l'intervention des dieux dans une explication du monde (mais en réintroduisant le "vide" où ses "atomes" pouvaient se mouvoir). De son œuvre détruite, il reste quelques vers ("De la nature") traitant de l'unité et de l'éternité de l'être. (2) Il ne peut y avoir de discours sur le rien. Voir le livre posthume (L'athéisme) de Kojève (que l'auteur n'a jamais voulu publier. Coll. Tel chez Gallimard, 1998) et ne pas faire confiance aux critiques et autres commentateurs (comme l'auteur de la préface, Laurent Bibard) qui voudraient nous faire croire qu'il "chosifie le néant", c'est juste le contraire. (3) Remplacez "monde" par "Dieu" (Allâh) et vous aurez le début de l'appel à la prière des musulmans, qui commence par une négation apparente : "Il n'y a (pas) de Dieu (autre) que Dieu". (4) Dans le bassin méditerranéen oriental, la divinité (unique) se désignait par "El", "Yah" ou"Lah" (encore toujours "El" ou "Io" dans les manuscrits de la Mer Morte – de l'égyptien Iao ; voir aussi le mot "yahada", communauté, Yahouda : la Judée), à rapprocher de Yah-weh et de Al-lâh. Voir aussi l'étymologie du mot "(h)allélouia(h)"...('Illel-w-yah). Ici aussi, on peut remplacer "l'un" par "Dieu" pour retrouver une formule bien connue. (5) Je ne veux pas être aussi sévère avec "les agnostiques" qu'ils le sont généralement avec les athées ("nier l'existence de dieu est aussi irrationnel que d'affirmer son existence") et les mettre "tous dans le même sac". (6) Voir Diderot dans sa "Lettre sur les aveugles".
Johannès Robyn
Modo
_________________ Je remercie "Dieu" d'avoir connu les Musulmans avant d'avoir connu l'Islam.
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