Oui, on ne se comprenait pas bien non plus sur le topic des techniques humaines disparues, mais on a fini par se comprendre et c'est ce qui compte. Ici encore, je ne pige pas forcément très bien mais peu importe, je réponds à ce que je saisis comme je le saisis et tu feras le tri si cela peut être utile.
Citation:
Mais les rats alors ? Y a pas eu domestication ou bien ?
Il y a eu domestication, ils sont devenus nos rats de laboratoire et in fine les rats domestiques chez les gens, souvent albinos, animal de compagnie ou miam-miam pour nourrir les boas... Les rats des villes dans l'hémisphère Nord et Sud (surmulots), n'ont pas été domestiqués il me semble: C'est la souche naturelle d'Asie tropicale, qui vivait surtout dans les campagnes. Pareil pour le rat noir un peu plus petit.
Citation:
Pour résumer grossièrement le fond de ma pensée : pourquoi ils nous collent aux basques partout où on va, si ce n'est quelque part un peu par attirance génétique ?
On les embarque avec nous. Importation de régions assez chaudes. Et comme ce sont des rongeurs non hibernants, ils se sont fortement rapprochés de l'homme et de la chaleur de ses villes, de ses réserves alimentaires, pour mieux passer l'hiver. Ils ont profité de l'aubaine partout, même en Asie, où ils ont aussi colonisé les régions les plus froides. Je pense que les rats des villes et des champs (les souches sauvages j'entends)
évitent l'homme même s'ils suivent à la trace sa chaleur, ses réserves alimentaires et les opportunités qu'il leur offre. Je dirais que ça la tendance générale est l'évitement de contact direct: ils vivent chez nous mais comme des fantômes, par nécessité mais en catimini, bien cachés, rôdant surtout la nuit. Mais malins et adaptables comme ils sont, parfois ils ne nous fuient pas localement et se laissent apprivoiser: le cas dans cette ville de l'Inde, ils sont nourris dans les temples.
Rawbrol a écrit:
Je vais essayer de prendre un cas concret : on prend d'un côté des rats d'une ville en Inde (je sais plus son nom, mais je me doute que tu dois voir de quelle ville je parle), celle où ils sont divinisé, où on les dorlotent, érige un temple et où ils gambadent par légion parmi des humains moins nombreux; et d'un autre côté des rats d'une île perdue du pacifique, qui voit passer un bateau par siècle (ça existe non ? ou bien c'est pas possible car ils détruisent tellement leur milieu qu'ils s’autodétruisent ?) = si on compare leurs gènes, il n'y aura aucune différence sur leur structure cérébrale liée aux émotions, si tant est que cette ou ces zones soient et bien définies, et bien définissables ?
Oui, je vois la problématique que tu tentes d'exposer.
En fait, si la petite population de rats de cette île est isolée de la population de rats de mettons cette ville indienne, depuis quelque temps, il y aura des différences alléliques (génétiques)
moyennes entre elles, dues à la dérive génétique. Spontanément, inexorablement. Mais ces divergences ne sont pas forcément ni flagrantes ni adaptatives, ni n'affecteront clairement les phénotypes, et ne seront en aucun cas dirigées dans le sens de
faciliter le contact avec l'homme (ou au contraire l'éviter, peu importe). Ces divergences moyennes s'accusent avec le temps mais sont aléatoires, non directives.
Pour que les rats (des temples de la fameuse ville indienne par exemple), soient modelés dans un sens de "
domestication" ou de comportement facilitant les contacts avec l'humain, il faut qu'il y ait sélection. Et pour qu'il y ait sélection (qui est possible ici ! même minime) il faut théoriquement soit des morts sélectives de rats/caractères, soit des reproductions sélectives de caractères/rats, encore mieux les 2. Les variations apparaissent aléatoirement mais se fixent plus aisément (pas obligatoirement, ce n'est pas une condition sine qua non) dans les populations si des processus de sélection agissent, éliminant X extrêmes et favorisant Y. C'est la règle générale bien connue, le point de vue très académique et théorique de la ToE. Je ne transgresse rien..
Citation:
Mais finalement je me doute bien que, comme pour le pigeon (ou le renard), tu vas dire que c'est inutile de chercher une modification génétique puisque rien ne le nécessite, ce que je comprendrais.
Puisque c'est un scénario écologique-évolutif que tu proposes, tu peux très bien envisager une sélection draconienne des rats récemment importés dans une ville A où on les déteste (c'est déjà arrivé), où on tuerait tous ceux visibles, ceux qui se promènent le jour... Et sur une autre ville B où au contraire les gens adoreraient leurs rats et les laisseraient aller où ils veulent quand ils veulent. Pourquoi pas ? En peu de générations, tu verrais très peu de rats se promenant le jour dans la première ville A, la situation serait conservée dans B. Dans la première ville, la tendance à se promener aussi le jour aura quasiment disparu du pool génétique
et des moeurs, et survivraient les plus timides; mais pas dans la seconde ville.
Cela pourrait donc se "voir" dans les génomes respectifs si les séquences concernées étaient concrètement héréditaires et localisées... on peut aussi, même sans les avoir localisées sur les chr. les supposer existantes, sous hypothèse tacite (ce que font les scénarios d'évolution... tous hypothétiques à divers niveaux).
Mais il sera probablement bien difficile dans A et B de discriminer entre adaptation comportementale réversible et sélection d'un comportement +/- génétique ... difficile si covariantes agissant de concert, et c'est souvent le cas. Et pour des tendances comportementales chez des organismes
cérébrés, encore plus difficile de discriminer. Mais en théorie ton scénario n'est pas du tout utopique si une sélection opère. Pas de transgression de la ToE ici non plus, et puis sélection peut prendre plusieurs formes: si les renards/moineaux les plus farouches ne s'approchent pas des villages et les autres s'y installent... c'est aussi une sorte de sélection qui s'opère. Mais tant que contacts et flux génétiques vont des uns aux autres, cela n''aura pas une grande incidence.