Oui ! Mais si peu pour un texte des années 80.
Je me fais un peu son avocat car je pense qu'il peut difficilement échapper à ça. Vu que la psychanalyse, avant la biologie et neurologie, avait tenté d'élaborer des explications à des phénomènes et concepts qu'elle avait baptisés ou même parfois identifiés. Ces phénomènes ont conservé leur nom. Les explications psychanalytiques par contre elles sont parties dans la corbeille à âneries, ou devraient, mais le phénomème a gardé son nom et ce qui va avec, sa consonnance psychanalytique.
C'est l'empreinte d'un siècle de tradition et école psychanalytique française, dans la psychologie comme la psychiatrie. Difficile d'y échapper pour un chercheur des années 80 je suppose: s'il doit mettre des références de travaux d'anciens chercheurs en psychologie humaine, qui pratiquement tous étaient marqués - ou sous influence de concepts psychanalytiques, il ne peut y échapper non plus.
J'aime bien sa manière: par exemple lors de son chapitre sur l'androgynie comportementale, p.276, J-L Vincent expose rapidement (en deux lignes) l'hypothèse de Krafft-Ebing, que tente de vérifier autant la
psychanalyse que la
biologie. A la ligne suivante, il précise que dans son chapitre, il ne traitera bien entendu que de la vérification biologique. C'est assez fin.
Il fait pareil pour des réflexions qui n'appartiennent plus à la psychanalyse, mais dont ces derniers avaient délimité les termes, qui maintenant sont élargis. << Les pulsions >> par ex. ont un autre sens actuellement que celui que leur avait donné Freud ou un de ses descendants : pulsion est un terme psychanalytique bien précis, avec une définition psychanalytique bien précise (j'ignore laquelle exactement en psychanalyse, car je connais peu ou pas du tout les détails de cette pseudo science), et sa description est souvent la même pour tous. C'est l'explication du phénomène, ou l'hypothèse qui voudrait l'expliquer qui change. Pour la biologie, c'est peut-être bien la conséquence sur notre mental d'un afflux violent de truc puant, par la libération d'une glande quelconque. Etc.
Bref, je pense qu'encore actuellement, il doit être difficile d'échapper complètement à toute terminologie à couleur psychanalytique à quelque niveau que ce soit, comme à toute référence psychanalytique. Ces illuminés psychanalystes avaient de l'ambition et les dents longues. Ils avaient ratissé large avec leurs conneries, et ont finalement laissé leur désastreuse empreinte sur toute la société... Un peu comme les cathos. On retrouve des réflexions psychanalytiques dans tout bon message officiel de la libre pensée d'ailleurs.
Pas si libres que ça.